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Obésité

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’obésité*Maladie chronique, caractérisée par une accumulation de graisse corporelle anormale ou excessive et pouvant nuire à la santé. comme une maladie chronique, caractérisée par une accumulation de graisse corporelle anormale ou excessive et pouvant nuire à la santé.

Pour fonctionner et produire de l’énergie, notre organisme a non seulement besoin de sucres (glucides), lesquels représentent un carburant rapidement disponible, mais également de graisses (lipides) qui vont naturellement se stocker dans des cellules appelées adipocytes*Cellules présentes dans les tissus adipeux et spécialisées dans le stockage des lipides (graisses). Elles représentent une partie des réserves d’énergie des organismes.. Un stockage trop important s’accompagne d’une augmentation du poids. Dans un premier temps, il s’agit simplement d’embonpoint. Mais si la personne continue à prendre du poids, il s’agit alors d’obésité. On distingue plusieurs types d’obésité en fonction de leur sévérité.

Symptômes de l’obésité

L’obésité se définit par un indice de masse corporelle (IMC)*Indice permettant d’évaluer la corpulence d’une personne et d’estimer si elle est ou non en surpoids. et un tour de taille supérieurs à la norme.
L’IMC se calcule en divisant le poids corporel (kg) par la taille au carré (m2). Un résultat situé entre 18,5 et 25 est considéré comme normal ; entre 25 et 29,9 il signale un embonpoint. On peut parler d’obésité lorsque l’IMC égale ou dépasse 30 et d’obésité morbide à partir de 40.
Cependant, l’IMC est un outil approximatif. La composition corporelle et la répartition des tissus adipeux dans l’organisme peuvent en effet varier entre deux individus affichant le même IMC. Typiquement, certains sportifs de haut niveau ont un IMC élevé, ce qui peut s’expliquer par le fait que le muscle « pèse plus lourd » que la graisse.

Le tour de taille est souvent utilisé en complément à l’IMC. C’est un outil d’une grande simplicité : mesuré avec un ruban métrique, le tour de taille indique une obésité lorsqu’il est supérieur à 88 cm (34,6 pouces) pour les femmes – en dehors de la grossesse – et à 100 ou 102 cm (40 pouces) pour les hommes.
On ne peut donc pas se fier uniquement au poids pour dire si une personne souffre d’un problème de surcharge pondérale.

Causes de l’obésité

Pragmatiquement, tout excès pondéral provient d’un déséquilibre entre l’apport calorique et la dépense énergétique. Si vous consommez davantage de nourriture que votre corps n’en a besoin, vous prenez du poids, puisque les graisses excédentaires sont stockées par l’organisme. L’obésité apparaît lorsque ce déséquilibre se prolonge.

De manière générale, l’obésité est liée à plusieurs facteurs environnementaux, physio-biologiques, génétiques ou épigénétiques. Les causes de l’obésité sont donc multiples. Il existe depuis longtemps un débat sur la responsabilité de l’individu et celui de la société, en particulier de l’industrie agroalimentaire. Augmentation de la taille des portions, commercialisation de produits particulièrement gras et/ou sucrés, abondance et disponibilité constante de la nourriture dans nos sociétés industrialisées, associées à un marketing omniprésent, sont des faits qui montrent que l’individu est appelé à prendre sa vie en mains en étant soumis en permanence à des tentations. Les scientifiques parlent ainsi « d’environnement obésogène ». La démocratisation de l’automobile et l’avènement d’une publicité toujours plus sophistiquée pour des produits alimentaires riches en calories, ont contribué à faire de l’homme moderne un animal sédentaire qui ne mange pas de manière équilibrée. Il existerait ainsi un lien entre le surpoids et le temps passé devant un écran de télévision ou d’ordinateur.

Mais le comportement de l’individu et les facteurs extérieurs n’expliquent pas tout. Il existerait une prédisposition génétique à prendre du poids, même si la présence de ces gènes chez une personne ne suffit pas à elle seule à expliquer le développement d’une obésité.
Une hypothèse courante est que les individus les plus enclins à stocker les graisses auraient été privilégiés par la sélection naturelle, précisément parce qu’ils étaient armés pour survivre en cas de famine. Or, cet avantage se retourne contre eux en période d’abondance.

 

Facteurs de risque

Le manque d’activité physique et une alimentation trop abondante ou trop calorique constituent les principaux facteurs de risques de l’obésité.

Les antécédents familiaux entrent également en jeu : on sait en effet que les enfants en surpoids sont plus enclins à devenir obèses à l’âge l’adulte, si leurs parents sont obèses. Certaines modifications de l’expression des gènes sans mutation de l’ADN, dites épigénétiques, semblent en cause. Par ailleurs, plusieurs gènes interviendraient dans la production de leptine*Hormone parfois désignée sous le terme d’hormone de la satiété si elle qui régule les réserves de graisse dans l’organisme et la sensation de satiété., une hormone agissant sur le contrôle de l'appétit et de la dépense énergétique.

Il existe aussi un risque de surpoids et d’obésité en cas de dérèglements de l’horloge biologique (jet lag, sommeil irrégulier ou insuffisant, repas décalés…), car ces perturbations influent sur le contrôle de l’appétit et le métabolisme. Une alimentation malsaine pourrait d’ailleurs agir en retour sur l’horloge biologique en nuisant à son bon fonctionnement, via les hormones digestives. La flore intestinale (microbiote) semble aussi jouer un rôle important dans le développement de l’obésité.

Enfin, les régimes à répétition et/ou sans surveillance médicale ont très souvent des effets contre-productifs, avec une reprise rapide du poids après un certain laps de temps (effet yo-yo).

Traitement de l’obésité et by-pass

La prise en charge médicale individuelle est forcément personnalisée et pluridisciplinaire. Elle vise la pratique d’une activité physique adaptée, l’adoption d'un régime alimentaire équilibré et, éventuellement, un traitement médicamenteux. La chirurgie de l’obésité (dite "bariatrique") est réservée aux formes sévères de la maladie.

Plusieurs opérations sont a priori envisageables en cas d’obésité grave :

  • Le by-pass gastrique*Technique chirurgicale qui consiste à créer une poche gastrique où arrivent les aliments et qui est séparée du reste de l’estomac. Cette poche est ensuite reliée directement à l’intestin ce qui perturbe la digestion et l’absorption des aliments., souvent considéré comme l’intervention de référence, permet de réaliser un « court-circuit » gastrique en reliant l’estomac à une portion de l’intestin grêle située en aval.
  • L’anneau gastrique*Technique chirurgicale qui consiste à apposer un anneau sur le haut de l’estomac. Lors de l’ingestion d’aliments, cette petite poche se remplit rapidement, ce qui provoque une sensation de satiété. (ou cerclage gastrique) ralentit le passage des aliments dans l’estomac et limite ainsi les quantités de nourriture pouvant être ingérées par le patient.
  • La gastrectomie*Technique chirurgicale qui consiste à enlever les deux tiers de l’estomac et en particulier la partie externe qui contient les cellules qui secrètent la ghréline (hormone stimulant l’appétit). implique la résection d’une partie de l’estomac, afin de réduire non seulement la prise de nourriture, mais aussi la sécrétion d’une hormone liée à la sensation de la faim, la ghréline*Hormone digestive qui stimule l’appétit. Son taux augmente avant les repas et diminue lorsque l’estomac se remplit..
  • La diversion bilio-pancréatique*Technique chirurgicale qui consiste, dans un premier temps, à réduire la taille de l’estomac puis, dans un second temps, à modifier le tube digestif pour créer deux circuits. Le premier permet le passage des aliments et le second celui des sucs gastriques. Les deux se rejoignent ensuite au niveau de l’intestin grêle. nécessite elle aussi d’enlever une partie de l’estomac ; le but est d’induire une malabsorption des principes nutritifs par l’organisme.

Évolution et complications possibles

L’obésité favorise l’apparition d’une quantité de problèmes de santé et notamment cardiaques, articulaires et respiratoires. Les principales complications sont le diabète de type 2*Maladie chronique qui affecte la manière dont le corps régule le taux de sucre (glucose) dans le sang. On parle aussi de diabète acquis., les maladies cardiovasculaires*Ensemble de maladies affectant le cœur et les vaisseaux sanguins., l’hypertension artérielle*Maladie caractérisée par une pression trop importante du sang contre les artères. et la concentration anormalement élevée des taux de graisses dans le sang (dyslipidémie*Accumulation anormale de cholestérol ou d’acides gras (lipides) dans le sang.). Pour cette raison, l’obésité est considérée comme une expression du syndrome métabolique, qui est caractérisé par la présence d’un ensemble de facteurs physiologiques dont :

  • l'hypertension,
  • l’excès de sucre dans le sang (hyperglycémie*Concentration anormalement élevée de glucose dans le sang.),
  • l'excès de graisse corporelle autour de la taille,
  • un taux de cholestérol anormal.

Parmi les complications possibles de l’obésité, citons encore :

  • l’insuffisance cardiaque,
  • les apnées du sommeil,
  • les maladies articulaires (et en particulier l’arthrose du genou),
  • et, enfin, la dépression.

On sait que le risque de complications est augmenté si la graisse corporelle se trouve essentiellement concentrée au niveau de l’abdomen et des hanches ; une répartition plus uniforme de la graisse corporelle (on parle alors d’obésité gynoïde*On parle d’obésité gynoïde lorsque l’excès de graisse se situe essentiellement sur la partie basse du corps. À l’inverse, on parle d’obésité androïde lorsque les dépôts graisseux se trouvent au niveau du ventre. On parle alors aussi d’obésité abdominale.) est moins susceptible d’entraîner l’apparition de maladies.
Globalement, les personnes obèses ont une moins bonne qualité de vie et une espérance de vie plus courte que les personnes dont le poids est normal. Les personnes qui présentent simplement de l’embonpoint sont nettement moins à risque de développer des maladies ; le surpoids peut néanmoins aggraver un problème existant.

Prévention de l’obésité

Toute diminution de poids est importante : une perte pondérale de 5 à 10 % suffit pour apporter à une personne obèse une amélioration notable de sa qualité de vie, grâce à une diminution de sa tension artérielle et de son risque de développer un diabète de type 2. S’il n’est jamais trop tard pour commencer, il est bien de ne pas attendre : en effet, il est généralement plus difficile de combattre une obésité qui s’est installée tôt dans la vie.

Bouger le plus souvent possible, manger des produits sains en quantités raisonnables, boire beaucoup d’eau, sont les règles d’or de la prévention de l’obésité. Un accompagnement diététique personnalisé peut s’avérer bénéfique. Idéalement, il faudrait pratiquer au moins 150 minutes d’activité modérée par semaine (ou 75 minutes d’activité intense).

Quand contacter le médecin ?

Une personne qui présente une obésité devrait tâcher de trouver un médecin de confiance pour effectuer un bilan de santé complet et planifier une prise en charge professionnelle.

La prise en charge à l’Hôpital de la Tour

L’obésité nécessite une approche à la fois globale et personnalisée, avec en premier lieu un bilan médical exhaustif. Cet accompagnement doit être envisagé à long terme. Il peut inclure une prise en charge conservatrice :

  • des conseils et une prise en charge diététique et nutritionnelle,
  • un diagnostic de capacité et une rééducation à l’activité physique,
  • un soutien psychologique (par exemple grâce à une thérapie cognitivo-comportementale, de la psychothérapie, la méditation de pleine conscience ou la rencontre de groupes de patients opérés),
  • des séances d’acupuncture ou d’hypnose médicale.

La prise en charge chirurgicale de l’obésité ou chirurgie bariatrique (p.ex. by-pass gastrique ou sleeve gastrectomie), est réservée aux formes sévères de l’obésité avec présence de complications (comorbidités). Elle comprend :

  • une évaluation des contre-indications à la chirurgie bariatrique,
  • une préparation médicale, psychologique, nutritionnelle et comportementale avant et après l'intervention,
  • un suivi sur le long terme.

Le chiffre

Le nombre de personnes obèses a considérablement augmenté en Suisse ces dernières années, tant chez les adultes que chez les enfants. Actuellement, près de 40 % de la population adulte souffrirait de surpoids et au moins 10 % d’obésité. Chez les enfants, la prévalence du surpoids (incluant l’obésité) avoisinerait les 19 %.

Le saviez-vous ?

Le surpoids et l’obésité représentent la cinquième cause de mortalité dans le monde. Les complications associées, à savoir le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les cancers, pour ne citer que les principales, seraient en effet responsables de 2,8 millions de décès chaque année.

Notre équipe:

Il est recommandé de consulter le(s) professionnel(s) de la santé suivant(s) :

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