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14.02.22

Les femmes plus sujettes que les hommes à la rupture du ligament croisé antérieur (LCA)

Le ligament croisé antérieur du genou joue un rôle important dans la stabilité du genou, en particulier lors de mouvements en rotation. La rupture de ce ligament est l’une des blessures de sport les plus fréquentes. La déchirure peut être totale ou partielle.

Dans les deux cas, l’opération n’est pas toujours nécessaire ni urgente. Elle peut être effectuée lorsque la personne concernée est de nouveau capable de marcher sans boiter, après un traitement incluant séances de physiothérapie, port d’une attelle, rééducation et exercices de renforcement musculaire. La décision de recourir à l’opération intervient le plus souvent dans un deuxième temps, après un examen approfondi de la situation de la personne concernée. On tiendra surtout compte de son désir de continuer à faire du sport et de ses objectifs en matière d’activité physique. La gêne ressentie par le sujet et ce qu’elle représente pour lui constituent donc des critères déterminants.

Généralement, la rupture du ligament croisé antérieur se produit lors d’un changement de direction, d’un mouvement de pivot, ou à la réception d’un saut. Le plus souvent, il n’y a même pas de contact : la personne se blesse toute seule en se tordant le genou (entorse). Selon les statistiques de la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents (Suva), près de 90% des ruptures du ligament croisé antérieur surviendraient en faisant du ski ou du football. Le handball et le basket, ainsi que les sports de combat, seraient également responsables d’un grand nombre de cas.

Les recherches montrent que les femmes sont davantage sujettes que les hommes à la rupture du ligament croisé antérieur lors d’un exercice sportif ; ce risque serait entre deux et six fois plus élevé. Même si les chiffres varient selon les études, la prévalence est systématiquement plus importante chez les femmes, quelle que soit la discipline considérée. Cependant, une étude longitudinale menée en Finlande sur plus de 45'000 jeunes adultes a montré que si le risque relatif est plus important pour les jeunes filles uniquement en cas de pratique intensive; il n’y avait pas de différence entre les deux sexes au-dessous de trois entraînements par semaine.

Comment expliquer la plus forte prévalence de rupture du ligament croisé antérieur chez les femmes ? Plusieurs hypothèses ont été émises. Certaines particularités morphologiques pourraient entrer en ligne de compte : des ligaments plus courts, une musculature moins développée, un bassin plus large, des différences anatomiques au niveau du genou et une plus grande laxité des articulations. On sait en effet que l’hyperlaxité abaisse le seuil de rupture ligamentaire. Cette tendance à la distension ligamentaire pourrait avoir une origine hormonale.

Les résultats de certaines études appuient l’hypothèse d’une influence hormonale : le risque de rupture du ligament croisé antérieur semble varier significativement chez les femmes en fonction du cycle menstruel, avec une augmentation en phase pré-ovulatoire et au moment de l’ovulation, soit entre le 9e et le 14e jour d’un cycle de 28 jours. Inversement, le risque diminue dès le 15e jour, qui correspond à la phase post-ovulatoire. Les contraceptifs oraux pourraient exercer une action protectrice.

La prévention de la rupture du ligament croisé antérieur passe par des exercices spécifiques : développement de la perception du corps dans l’espace (proprioception), entraînement de l’équilibre et surtout, renforcement musculaire. Tant chez les femmes que chez les hommes, l’entraînement de la force musculaire est susceptible de faire une différence. En revanche, les exercices d’assouplissement des articulations ne paraissent pas être particulièrement efficaces pour prévenir la rupture du ligament croisé antérieur.

Aux États-Unis, il a été possible de diminuer de 89% la fréquence des blessures au genou dans des équipes professionnelles de basket-ball féminin, grâce à des programmes de prévention pour apprendre aux athlètes à éviter les changements de direction à angle trop aigu ou à remplacer les arrêts brutaux par un arrêt en trois petits pas successifs. Enfin, lorsque la rééducation ou la chirurgie ne suffisent pas à rétablir une bonne stabilité du genou, le port de genouillères peut être utile.

Nous vous rappelons que les spécialistes du centre de médecine du sport l’Hôpital de La Tour se tiennent à votre disposition si vous souhaitez être pris en charge pour cette pathologie. 

 

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