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Anévrisme

L’anévrisme correspond à une dilatation de la paroi d’une artère. Cela provoque la formation d’une petite poche de sang susceptible de comprimer les structures environnantes et même de se rompre, entraînant une hémorragie interne. On parle d’anévrisme lorsque le diamètre du vaisseau concerné est au moins 1,5 fois plus grand que la normale. En principe, un anévrisme peut se produire dans n’importe quelle partie du corps. L’anévrisme cérébral est l’un des cas les plus fréquents.

Symptômes de la rupture d’anévrisme

En règle générale, l’anévrisme est asymptomatique, c’est-à-dire qu’il n’y a aucun moyen de détecter sa présence. D’ailleurs, il est souvent diagnostiqué de manière fortuite, lors d’un examen radiologique pour un tout autre problème.

Rarement, certaines personnes se plaignent de maux de tête localisés ou de problèmes visuels ; mais, en principe, tant que l’anévrisme n’a pas évolué vers la rupture complète de l’artère, rien ne laisse soupçonner sa présence. Au fil du temps, la paroi artérielle touchée a toutefois tendance à se dilater de plus en plus, et donc à devenir toujours plus fine et surtout plus fragile.

En cas de rupture d’anévrisme* Rupture de la paroi artérielle où se développait un anévrisme. Cette rupture peut conduire à une hémorragie sévère et à la mort du patient, il s’agit d’une urgence vitale.au niveau cérébral, il se produit une hémorragie intracérébrale plus ou moins importante. Si elle est limitée, une raideur de la nuque ou un torticolis peut être son seul symptôme. En revanche, en cas d’hémorragie grave, on observe des manifestations qui signalent une urgence médicale :

  • mal de tête soudain et violent (« en coup de tonnerre »),
  • sensibilité extrême à la lumière,
     
  • nausées, voire vomissements,
  • confusion ou désorientation avec éventuellement des troubles de l’audition, de l’équilibre et/ou de l’élocution, entre autres.

Causes de l’anévrisme

Les raisons pour lesquelles un anévrisme se produit sont multiples. Une faiblesse du tissu vasculaire en est évidemment la cause directe. Cependant, le plus souvent, il est possible d’incriminer, plus globalement, un durcissement et un épaississement des artères (artériosclérose*Problème médical qui se caractérise par un durcissement, un épaississement et un manque d’élasticité de la paroi des artères.) et/ou une hypertension artérielle*maladie qui survient lorsque la force du sang contre les parois artérielles est trop élevée.. Par ailleurs, l’hérédité et les prédispositions génétiques pourraient expliquer environ 10 % de tous les anévrismes. Parmi les autres facteurs déclenchants possibles, citons :

  • le traumatisme crânien,
  • le tabagisme,
  • certaines maladies ou infections,
  • une consommation excessive d’alcool,
  • la prise de contraceptifs oraux.

Facteurs de risque

La fréquence de l’anévrisme augmente avec l’âge. Le tabagisme, ou le fait d’avoir beaucoup fumé, augmente aussi considérablement le risque.

D’autre part, la composante héréditaire des anévrismes impose aux personnes qui ont des antécédents familiaux de se soumettre à un examen de dépistage à partir de l’âge de 50 ans. On peut parler d’un antécédent familial lorsqu’un parent de premier degré (père, mère, frère ou sœur) a déjà été victime d’un anévrisme.

 

Traitement de l’anévrisme

Il consiste à isoler chirurgicalement l’anévrisme de la circulation sanguine. Dans le cas de l’anévrisme cérébral, une première possibilité consiste à poser un clip en métal à la base de l’anévrisme. On peut également le fermer au moyen d’une petite spirale métallique. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de pratiquer une chirurgie ouverte : on peut en effet accéder au vaisseau malade avec un cathéter, le plus souvent via l’artère fémorale.

Le but est d’empêcher une hémorragie, si l’anévrisme ne s’est pas encore rompu, ou de limiter les complications de la rupture d’anévrisme et d’éviter le risque de récidive, dans le cas contraire.

 

Évolution et complications possibles

La rupture d’anévrisme, soit l’éclatement de la poche de sang formée par la dilatation d’une artère, entraîne une hémorragie interne et représente une urgence vitale.

La formation d’un caillot provoquée par le ralentissement du flux sanguin lors d’un anévrisme constitue un risque de complication supplémentaire. En effet, si un caillot sanguin se forme, il peut être entraîné dans la circulation sanguine et menacer alors d’obstruer un vaisseau : c’est ce qu’on appelle une embolie*Obstruction de la circulation sanguine par un caillot, ce qui peut provoquer une attaque cérébrale.. Elle représente un danger de mort imminente.

 

Prévention de l’anévrisme

On ne connaît pas de traitement préventif particulier contre les anévrismes et les ruptures d’anévrisme. Cependant, comme il s’agit d’une maladie de la paroi des artères, on peut raisonnablement penser que les mesures préconisées contre les risques cardiovasculaires s’appliquent dans ce cas-là aussi. Il s’agit essentiellement de bonnes habitudes de vie :

  • manger sainement,
  • pratiquer une activité physique (de manière raisonnable),
  • surveiller son poids,
     
  • limiter sa consommation d’alcool,
  • s’abstenir ou arrêter de fumer,
  • éviter autant que possible les situations de stress.

Si l’anévrisme reste petit, le risque de rupture peut être considéré comme faible et une surveillance médicale suffit. En revanche, s’il grossit au point que la poche de sang atteint une taille supérieure à 5,5 cm chez les hommes et 5 cm chez les femmes, un traitement chirurgical peut entrer en ligne de compte, surtout si le patient cumule plusieurs facteurs de risque (p.ex. âge, présence d’antécédents familiaux).

Après l’opération, un suivi devra avoir lieu, avec des contrôles réguliers par imagerie médicale (échographie*Technique d’imagerie médicale employant les ultrasons et qui permet de « visualiser » l’intérieur du corps. ou tomographie*Technique d’imagerie médicale qui permet de reconstruire un objet à partir d’une série d’images.).

Quand contacter le médecin ?

Les signes annonciateurs d’une rupture d'anévrisme sont bien connus. Ce sont par exemple une raideur de la nuque, un mal de tête soudain et violent, parfois suivi d’une perte de conscience, des nausées et/ou des vomissements, une sensibilité extrême voire une intolérance à la lumière, des troubles de la vision ou encore un état de confusion.

Dans certains cas, le patient se plaint d’avoir mal à la tête quelques heures voire quelques jours avant la rupture d’anévrisme. On appelle ces maux de tête des céphalées sentinelles. Dans tous les cas, la rupture d’anévrisme est une situation d’urgence médicale.

 

Prise en charge à l’Hôpital de la Tour

Le diagnostic d’un anévrisme cérébral peut se faire de différentes façons, essentiellement par des méthodes d’imagerie médicale que les nouvelles technologies permettent parfois de combiner :

  • échographie,
  • tomodensitométrie*Technique d’imagerie médicale qui permet d’obtenir une reconstitution en 3D des différents organes du corps. (CT-scan),
  • angiographie cérébrale*Examen radiologique qui permet d’observer les veines et les artères du cerveau.,
  • imagerie médicale par résonance magnétique*Technique d'imagerie médicale permettant d'obtenir des vues en deux ou en trois dimensions de l'intérieur du corps.,
  • tomographie,
  • etc.

Une fois diagnostiqué, un anévrisme doit en principe faire l’objet d’un suivi médical régulier. L’éventualité d’un traitement chirurgical justifie une discussion avec le médecin. La taille de l’anévrisme, évidemment, mais aussi l’âge du patient, son état de santé et ses éventuels facteurs de risque doivent être intégrés dans la réflexion pour déterminer le type d’intervention le mieux adapté.

Le chiffre

Entre 2 et 4 % de la population présenterait un anévrisme cérébral. Le risque de rupture d'anévrisme est estimé à 1/10'000 habitants/an.

Le saviez-vous ?

L’anévrisme de l’aorte, la plus grande et la plus grosse artère du corps humain, aurait été décrit pour la première fois au temps des pharaons, dans l’Égypte antique, vers 1500 ans avant Jésus-Christ. Les « proliférations des grandes aortes » étaient alors considérées comme fatales. Un certain nombre de personnages célèbres auraient souffert de cette maladie, parmi lesquels Albert Einstein, Charles de Gaulle et, plus près de nous, l’actrice britannique Emilia Clarke, connue pour son rôle dans la série Game of Thrones.

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