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18.07.25

Les maladies du sommeil

Pathologie
Les troubles du sommeil sont des pathologies fréquentes qui affectent la qualité de vie, le bien-être physique et mental. Parmi les maladies du sommeil les plus courantes figurent l’insomnie, les apnées du sommeil, le syndrome des jambes sans repos ou encore la narcolepsie. Ces troubles peuvent entraîner une fatigue chronique, des troubles de l'humeur et une baisse de la concentration.

Introduction aux troubles du sommeil

Les troubles du sommeil peuvent avoir un impact sur notre bien-être au quotidien et prendre de nombreuses formes, telles que : 

  • une fatigue, avec ou sans somnolence, une baisse d’énergie, de vigilance et de productivité, 
  • des troubles de la mémoire et de la concentration, 
  • des troubles de l'humeur, comme l'irritabilité, l'anxiété et la dépression. 

Le manque de sommeil affecte la qualité de vie en général. Une fatigue constante peut nuire aux relations personnelles, sociales et professionnelles. 

Le sommeil physiologique 

Une nuit de sommeil est constituée de plusieurs cycles de sommeil, d'une durée moyenne de 90 à 110 minutes chez l'adulte. Ainsi, les patients avec un sommeil physiologique ont 4 à 6 cycles de sommeil par nuit. Chaque cycle est composé de 2 stades de sommeil léger, puis d'un stade de sommeil lent profond, enfin du stade de sommeil paradoxal (appelé également sommeil REM pour « Rapid Eye Movement »). Le sommeil paradoxal est la phase de sommeil la plus récupératrice, durant laquelle notre cerveau est particulièrement actif, avec de nombreux rêves, et nos muscles relâchés au maximum. 
Chaque individu nécessite une durée et des horaires de sommeil différents, qui sont notamment déterminés par des facteurs génétiques. 

Les maladies du sommeil : possibles causes et solutions 

L’insomnie 

L'insomnie est généralement caractérisée par une plainte subjective d’une personne qui éprouve : 

  • une difficulté à s'endormir (insomnie d'endormissement), ou 
  • une difficulté à maintenir le sommeil (insomnie de maintien), ou 
  • un réveil matinal précoce 

associé(e) à une détérioration de la qualité de vie avec fatigue diurne, troubles de la concentration et/ou de l'humeur, diminution des performances pendant la journée. 

On estime qu'actuellement 10 à 15 % de la population souffre d'insomnie importante et cette dernière peut avoir un impact significatif sur l'état de santé, avec par exemple une aggravation des douleurs chroniques, une augmentation du risque d'état dépressif ainsi qu'une diminution de la qualité de vie. Les facteurs favorisants l'insomnie sont multiples (prédisposition génétique, personnalité soucieuse, stress familial ou professionnel, facteurs environnementaux, douleurs chroniques, mauvaise hygiène du sommeil au rythme veille – sommeil irrégulier).  

La prise en charge est avant tout médicamenteuse, visant à optimiser l'hygiène du sommeil dans un premier temps avec possibilité d'opter pour une thérapie cognitivo-comportementale de quelques séances. 

Syndrome d’apnées du sommeil

Le syndrome d'apnée-hypopnées obstructive du sommeil (SAHOS) est un trouble du sommeil caractérisé par des interruptions répétées de la respiration au cours du sommeil, la plupart du temps en raison d'une obstruction des voies aériennes supérieures.

En savoir plus sur l'apnée du sommeil 

Le Syndrome des Jambes Sans Repos

Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est un trouble neurologique caractérisé par une sensation désagréable dans les jambes, souvent décrite comme inconfort avec une envie irrépressible de bouger les jambes, particulièrement au repos, en position assise ou allongée. Ces sensations sont souvent accompagnées de symptômes tels que des démangeaisons, des picotements, une hypersensibilité, une agitation motrice, et sont soulagées par le mouvement des jambes. Les symptômes s'intensifient le soir et la nuit, perturbant ainsi l'endormissement et/ou le sommeil. Le SJSR peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie, en particulier pour les personnes qui en souffrent de manière chronique, avec une fatigue, une somnolence diurne, des difficultés de concentration et de mémoire. 

Il est important de savoir que le syndrome des jambes sans repos peut être augmenté dans certaines situations telles que qu'une carence en fer, la prise de certains médicaments (comme les anti-dépresseurs) et la grossesse. 

Traitement et gestion du SJSR

Des mesures simples peuvent aider avec les symptômes : éviter le café, le thé, l’alcool et le tabac. L’exercice physique modéré et régulier, une activité intellectuelle le soir, des massages et des exercices d’étirement, des bas de contention ou bien la pratique de techniques de relaxation peuvent également réduire les symptômes. 

Si ces mesures ne vous aident pas, consultez votre médecin pour rechercher une éventuelle carence en fer, en acide folique ou en vitamine B12 qui pourrait être à l’origine de ce trouble En cas de symptômes réfractaires interférant avec la qualité de vie, un traitement spécifique agissant sur les récepteurs à la dopamine peut être proposé.  

Syndrome des Jambes Sans Repos et Grossesse 

Periodic Limb Movement Disorder (PLMD) 

Le PLMD, ou trouble des mouvements périodiques des membres, est un trouble du sommeil dans lequel les bras ou les jambes d'une personne tressaillent et se contractent de manière répétée pendant le sommeil.  

Entre 4 % et 11 % des adultes souffrent de PLMD. Ces mouvements ne sont généralement ni douloureux ni inconfortables. Bien qu’ils puissent impliquer les bras et les mains, ils concernent le plus souvent des flexions d’autres parties du corps. 

Ces mouvements peuvent perturber le sommeil des personnes atteintes, en provoquant des micro-éveils mais ce n'est pas systématique.  

Troubles du rythme circadien 

Les troubles du rythme circadien désignent des perturbations des horaires habituels du cycle veille-sommeil. 
Certaines personnes présentent un retard de phase, avec un endormissement puis un réveil tardif. Ce phénomène est principalement observé (et même physiologique) chez les adolescents et est accentué par l'exposition aux écrans en soirée. Il peut être associé à une prédisposition génétique et est fréquemment lié à des comorbidités telles que la dépression. 
Plus rarement, l’inverse se produit, auquel cas le cycle veille-sommeil est avancé d’au moins deux heures. Ce trouble se manifeste en général chez des individus plus âgés.  
Il existe différentes thérapies spécifiques à savoir la luminothérapie, la chronothérapie et la prise de mélatonine avant le coucher. 

Narcolepsie et hypersomnie

Une personne atteinte de narcolepsie présente typiquement des épisodes de somnolence diurne excessive et incontrôlables. Elle peut également présenter une perte de tonus en cas d'émotion (cataplexie), parfois également des hallucinations lors de l’endormissements et une paralysie des muscles au réveil. Paradoxalement, le sommeil n'est pas de bonne qualité. Une des difficultés de ce diagnostic vient du fait que ces patients, souvent en surpoids, n'ont pas systématiquement tous les symptômes typiques et présentent de façon concomitante des apnées et hypopnées du sommeil. 
Les patients atteints d’hypersomnie idiopathique présentent également des épisodes de somnolence diurne, avec typiquement une durée de sommeil de minimum 10 à 11 heures par 24 heures.  

Parasomnie

Les parasomnies se caractérisent par des mouvements, des comportements, des émotions, des perceptions et des rêves qui se produisent pendant l'endormissement, le sommeil lent ou le sommeil paradoxal. 

Un exemple est le somnambulisme. Il s’agit d’un trouble du sommeil survenant au cours du sommeil lent, se manifestant par des actions automatiques effectuées durant le sommeil. Il peut affecter les personnes de tout âge mais c’est le plus fréquent chez les enfants. Les individus somnambules peuvent se lever et marcher sans en avoir conscience.  

D'autres exemples de parasomnie sont les terreurs nocturnes, les éveils confusionnels, les troubles alimentaires du sommeil et les troubles du comportement en sommeil paradoxal. 

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ces phénomènes, notamment l’hérédité, l’âge, le stress ou encore la consommation d’alcool.  

Le chiffre 

Un tiers de la population souffre de troubles du sommeil moyens (26%) ou pathologiques (7%), mais tout le monde n'est pas affecté dans les mêmes proportions. Les femmes en souffrent plus fréquemment que les hommes (37% contre 29%) et les troubles du sommeil augmentent avec l'âge. 

Le saviez-vous ? 

Les troubles du sommeil constituent à la fois un facteur de risque pour la santé psychique et un symptôme de maladies psychiques comme la dépression. Les personnes souffrant de troubles du sommeil significatifs présentent beaucoup plus souvent des symptômes de dépression modérée à sévère que celles qui n'ont pas de troubles du sommeil (35% contre 4%). De même, elles souffrent plus souvent de détresse psychologique (18% contre 2%) ou de symptômes modérés à sévères d'anxiété généralisée (25% contre 3%).