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Adénomyose

L’adénomyose est une pathologie gynécologique bénigne caractérisée par la présence de tissu endométrial — glandes et stroma — à l’intérieur du myomètre, c’est-à-dire la paroi musculaire de l’utérus. Cette anomalie entraîne souvent une hypertrophie de l’utérus et se manifeste par des douleurs pelviennes, des règles abondantes, voire des troubles de la fertilité. Longtemps considérée comme une affection diagnostiquée uniquement après une hystérectomie, l’adénomyose est désormais mieux identifiée grâce aux avancées de l’imagerie médicale, notamment l’IRM et l’échographie transvaginale.

L’adénomyose touche principalement les femmes en période pré-ménopausique, mais elle peut également concerner des patientes plus jeunes, parfois dès l’adolescence. Cette pathologie, bien que bénigne, peut altérer significativement la qualité de vie lorsqu’elle s’accompagne de douleurs invalidantes ou de saignements utérins anormaux.

Symptômes de l’adénomyose

L’intensité des symptômes varie fortement d’une patiente à l’autre. Dans environ un tiers des cas, la maladie reste asymptomatique. Toutefois, lorsqu’ils sont présents, les symptômes peuvent être particulièrement invalidants. Les plaintes les plus fréquemment rapportées incluent des règles très abondantes et prolongées, ainsi que des douleurs pelviennes intenses au moment des menstruations (dysménorrhée). Certaines femmes évoquent également une douleur chronique pelvienne ou des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie). Dans les cas avancés, l’utérus peut devenir palpable du fait de son élargissement, engendrant une sensation de pesanteur ou de pression dans le bas-ventre.

Causes de l’adénomyose

À ce jour, la cause exacte de l’adénomyose n’est pas formellement identifiée. Plusieurs explications sont avancées par les spécialistes. L’hypothèse la plus répandue est que la paroi interne de l’utérus — celle qui se renouvelle à chaque cycle menstruel — pourrait, pour diverses raisons, s’introduire anormalement dans la couche musculaire de l’utérus. Cela peut survenir à la suite d’une intervention sur l’utérus (comme une césarienne ou un curetage), qui fragiliserait la frontière naturelle entre ces deux tissus.
Une autre théorie propose que, dès la formation de l’utérus chez le fœtus, certaines cellules restent « mal orientées » et se transforment plus tard en tissu endométrial au mauvais endroit, c’est-à-dire dans le muscle utérin. Ce phénomène pourrait expliquer pourquoi certaines très jeunes femmes présentent aussi des formes d’adénomyose.
Des recherches récentes ont également montré la présence de petites anomalies génétiques dans le tissu endométrial de certaines femmes atteintes. Ces altérations, présentes uniquement dans les cellules concernées, joueraient un rôle dans l’apparition et la persistance de la maladie, en favorisant l’inflammation locale ou en rendant les traitements hormonaux moins efficaces.

Facteurs de risque de l’adénomyose

Les recherches actuelles révèlent une association nette entre l’adénomyose et plusieurs facteurs reproductifs, hormonaux et chirurgicaux. L’un des éléments les plus fréquemment rapportés est un antécédent de chirurgie utérine, notamment les césariennes, les dilatations et curetages ou les interventions pour fibromes. Ces gestes pourraient fragiliser la zone de jonction entre endomètre et myomètre, facilitant l’invasion cellulaire.
Le nombre de grossesses, en particulier celles menées à terme, semble également jouer un rôle. Plus une femme a connu de grossesses, plus son risque est élevé, notamment si la première a eu lieu avant l’âge de 25 ans. Cette exposition prolongée à des taux élevés d’œstrogènes durant la gestation pourrait favoriser les transformations myométriales associées à l’adénomyose.
D’autres facteurs hormonaux sont impliqués, comme une ménarche précoce (avant 11 ans), des cycles menstruels courts (inférieurs à 24 jours), ou l’usage antérieur de contraceptifs oraux combinés. Enfin, un indice de masse corporelle élevé est également corrélé à une prévalence accrue.

Diagnostic de l’adénomyose

Le diagnostic de l’adénomyose demeure un défi clinique en raison de la non-spécificité de ses symptômes, qui se confondent souvent avec d’autres affections gynécologiques comme les fibromes utérins ou l’endométriose. Traditionnellement posé après hystérectomie via l’analyse histologique, il peut désormais être suspecté de manière non invasive grâce aux techniques d’imagerie.
L’examen gynécologique peut mettre en évidence un utérus augmenté de volume, sensible à la palpation. L’échographie transvaginale constitue souvent la première étape du bilan. Elle peut révéler un myomètre épaissi, hétérogène, ou encore des kystes intra-myométriaux. L’IRM pelvienne est plus précise, notamment dans la mesure de l’épaisseur de la zone jonctionnelle, un indicateur clé du diagnostic. Une épaisseur supérieure à 12 mm est fortement évocatrice d’adénomyose.
L’histologie reste néanmoins le seul moyen formel de confirmation, réalisé sur pièce opératoire après hystérectomie, ce qui limite son utilité dans les diagnostics conservateurs. Les biopsies endométriales, en revanche, n’ont pas de valeur diagnostique dans ce contexte.

Traitements de l’adénomyose

Le traitement de l’adénomyose dépend largement de l’âge de la patiente, de la sévérité des symptômes et du désir de conserver sa fertilité. Dans les formes légères ou proches de la ménopause, une approche expectative ou symptomatique peut suffire. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont souvent proposés en première ligne pour soulager les douleurs menstruelles et réduire le flux sanguin.
Les traitements hormonaux occupent une place importante. Les dispositifs intra-utérins à base de progestatifs (type lévonorgestrel), les contraceptifs oraux combinés en prise continue ou encore les analogues de la GnRH permettent de contrôler les symptômes, voire de provoquer une aménorrhée bénéfique. Toutefois, ces solutions sont temporaires et leurs effets cessent à l’arrêt du traitement.
Chez les patientes ne souhaitant plus de grossesse et souffrant de formes sévères, l’hystérectomie constitue le traitement définitif. Elle est la seule option curative connue à ce jour. Des techniques moins invasives comme l’embolisation des artères utérines ou l’ablation par radiofréquence sont encore à l’étude et utilisées avec prudence. Chaque situation étant différente, une discussion approfondie avec un spécialiste est essentielle pour choisir la meilleure option.

Evolutions et complications possibles

L’adénomyose est une affection bénigne, mais elle peut considérablement altérer la qualité de vie lorsqu’elle est symptomatique. En l’absence de traitement, les symptômes peuvent s’intensifier avec le temps, notamment chez les patientes prémenopausées. Les pertes menstruelles abondantes peuvent entraîner une anémie ferriprive chronique, souvent responsable de fatigue persistante et de troubles de la concentration.
La douleur pelvienne chronique représente une autre complication fréquente, parfois invalidante sur le plan personnel et professionnel. Certaines patientes développent également une dyspareunie, affectant leur vie sexuelle. De plus, des études récentes ont mis en évidence un lien entre adénomyose et infertilité. Le tissu endométrial ectopique altère la contractilité utérine, interfère avec l’implantation embryonnaire et contribue à des taux plus élevés de fausses couches spontanées.
L’adénomyose est souvent associée à d’autres pathologies gynécologiques comme les fibromes utérins ou l’endométriose, ce qui complique la prise en charge. Cette association multiplie les symptômes et nécessite une approche thérapeutique multidisciplinaire.

Prévention de l’adénomyose

Il n’existe pas de méthode sûre pour prévenir l’adénomyose. Cependant, limiter certaines interventions sur l’utérus (comme les curetages répétés ou les chirurgies) lorsqu’elles ne sont pas strictement nécessaires pourrait réduire le risque. De même, un suivi médical régulier permet de détecter plus tôt les anomalies et d’adapter la prise en charge.
Enfin, adopter un mode de vie équilibré, avec une alimentation saine, une activité physique régulière et un bon suivi hormonal, pourrait également contribuer à limiter certains facteurs de risque, même si cela ne garantit pas l’absence de maladie.

Quand contacter le médecin ?

Il est recommandé de prendre rendez-vous avec un ou une gynécologue si l’on observe des règles très abondantes, longues ou irrégulières, des douleurs intenses pendant les règles ou lors des rapports sexuels, ou encore une gêne persistante dans le bas-ventre.
Il faut aussi consulter si une grossesse tarde à venir après plusieurs mois d’essais ou si l’on ressent une fatigue inhabituelle liée à des pertes de sang importantes. Une prise en charge rapide permet souvent de soulager les symptômes et d’éviter des complications plus importantes.

La prise en charge à l’Hôpital de La Tour

À l’Hôpital de La Tour, les femmes atteintes d’adénomyose bénéficient d’une prise en charge complète et personnalisée. L’établissement met à disposition des équipes médicales spécialisées, formées aux maladies gynécologiques complexes, et d’équipements de pointe pour assurer un diagnostic précis et rapide.

Grâce à la collaboration entre gynécologues, radiologues, anesthésistes et spécialistes de la fertilité, chaque patiente reçoit un accompagnement sur mesure, adapté à ses symptômes, son âge, et son désir de grossesse. Les traitements proposés peuvent inclure un suivi médical régulier, des options hormonales, ou, lorsque cela est nécessaire, une intervention chirurgicale.

FAQ sur l’adénomyose

L’adénomyose est-elle la même chose que l’endométriose ?
Non. Bien qu’elles soient souvent associées, l’adénomyose et l’endométriose sont deux pathologies distinctes. L’adénomyose se caractérise par la présence de tissu endométrial dans le myomètre, la paroi musculaire de l’utérus, tandis que l’endométriose implique des implants endométriaux en dehors de l’utérus, souvent dans la cavité pelvienne. Les deux peuvent coexister chez une même patiente, mais elles nécessitent des approches diagnostiques et thérapeutiques spécifiques.

Peut-on avoir une grossesse avec une adénomyose ?
Oui. De nombreuses femmes atteintes d’adénomyose parviennent à concevoir naturellement. Toutefois, cette pathologie peut compliquer la fertilité en modifiant la structure de l’utérus et en perturbant l’implantation embryonnaire. Dans les cas où une infertilité est constatée, une évaluation spécialisée est recommandée afin de proposer des traitements adaptés.

Quel est le traitement le plus efficace ?
Le traitement le plus efficace et définitif est l’hystérectomie, réservée aux femmes qui ne souhaitent plus de grossesse. Cependant, de nombreuses alternatives médicales permettent de soulager les symptômes : dispositifs intra-utérins hormonaux, contraceptifs oraux en prise continue, analogues de la GnRH, etc. Le choix dépend de l’intensité des symptômes et du projet de maternité.

Comment l’adénomyose est-elle diagnostiquée ?
Le diagnostic repose principalement sur l’imagerie pelvienne. L’échographie transvaginale permet une première évaluation, tandis que l’IRM offre une meilleure visualisation de la zone de jonction utérine. Le diagnostic formel repose encore, dans certains cas, sur l’analyse de l’utérus après hystérectomie.

À quel âge l’adénomyose apparaît-elle généralement ?
Elle est plus fréquemment diagnostiquée entre 35 et 50 ans, mais peut aussi concerner des femmes plus jeunes, notamment dans sa forme kystique juvénile. L’amélioration des techniques d’imagerie permet aujourd’hui de détecter la maladie plus tôt, y compris chez les adolescentes symptomatiques.

Est-ce que l’adénomyose disparaît après la ménopause ?
Dans la majorité des cas, oui. L’adénomyose est une maladie hormonodépendante, stimulée par les œstrogènes. Après la ménopause, la chute des taux hormonaux entraîne souvent la régression des symptômes, voire la disparition complète des lésions.

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