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Arythmie cardiaque ou trouble du rythme cardiaque

On parle de trouble du rythme cardiaque, ou d’arythmie cardiaque*On parle d’arythmie cardiaque lorsque le cœur bat trop vite, trop lentement ou de manière irrégulière., lorsque les battements du cœur sont trop lents, trop rapides ou irréguliers. Ces perturbations sont susceptibles de se déclarer à tout âge. Si la plupart d’entre elles ne sont pas dangereuses, certaines peuvent porter atteinte à la santé du cœur, voire être à l’origine d’événements graves et même entraîner la mort.

Il faut savoir qu’à l’intérieur du cœur se trouve un ensemble de cellules, appelé nœud sinusal*Ensemble de cellules situées dans le cœur et dont la dépolarisation commande le rythme cardiaque dit normal (rythme sinusal)., qui fonctionne comme un métronome : ses impulsions électriques dictent le rythme des contractions cardiaques. De manière très schématique, une arythmie se produit lorsque ces décharges électriques ne partent pas exactement du nœud sinusal ou n’empruntent pas le circuit habituel.

Le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent, la fibrillation auriculaire*Trouble du rythme cardiaque fréquent, il survient lorsque les oreillettes et les ventricules du cœur battent irrégulièrement et de manière non synchronisée., est caractérisé par des battements du cœur irréguliers, voire chaotiques et le plus souvent trop rapides. Des explications plus détaillées sur cette pathologie particulière sont consultables sur ce même site, dans une série de 4 vidéos.

Lorsque l’arythmie accélère la fréquence cardiaque, on parle de tachycardie*Trouble du rythme cardiaque qui se caractérise par un rythme trop rapide. (du grec tachy = rapide) ; dans le cas d’un ralentissement, c’est une bradycardie*Trouble du rythme cardiaque qui se caractérise par un rythme trop lent. (brady = lent).

Symptômes de l’arythmie cardiaque

Il arrive que le problème passe inaperçu. Lorsque des symptômes apparaissent, ce sont habituellement des palpitations, des vertiges, une sensation de gêne (pression) dans la poitrine, un essoufflement ou des sudations anormales et une sensation de faiblesse, avec une baisse des performances physiques. Dans certains cas, une perte de conscience peut également survenir.

Entre les individus, on observe toutefois de grandes variations au niveau des symptômes et de leur seuil de perception. De plus, l’arythmie cardiaque peut se manifester par des crises passagères ou intermittentes (pendant quelques jours, voire plus).

Causes des troubles du rythme cardiaque

Elles sont souvent difficiles à déterminer, car il s’agit d’un groupe d’affections complexes. Bien souvent, on retrouve un problème cardio-vasculaire sous-jacent (p.ex. hypertension artérielle, maladie des artères coronaires*La maladie coronarienne aussi appelée coronaropathie ou insuffisance coronarienne est une maladie des artères qui vascularisent le cœur, les artères coronaires., ancien infarctus du myocarde*L’infarctus du myocarde se caractérise par l’obstruction, partielle ou complète, d’une artère coronaire. La partie du cœur reliée à cette artère ne recevant plus d’oxygène, cette dernière peut se nécroser et mourir. On parle aussi de crise cardiaque., insuffisance cardiaque*Désigne de manière générale les troubles qui peuvent affecter le fonctionnement du cœur.), qu’il convient de traiter spécifiquement. Une cause génétique, de même qu’une trop grande tension nerveuse, peut être suspectée chez les sujets jeunes. Dans certains cas, l’arythmie peut être liée à un trouble hormonal, notamment un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde (hyperthyroïdie*L’hyperthyroïdie fait référence à une production trop importante d’hormones par la glande thyroïde.).

Enfin, il arrive que l’arythmie soit induite par une consommation excessive de caféine, d’alcool, de stupéfiants ou de médicaments (tels que laxatifs), par une situation d'obésité ou encore par des apnées du sommeil.

Facteurs de risque

La diversité des causes de l’arythmie cardiaque fait qu’il est difficile d’identifier des facteurs de risques précis. On sait que l’une des formes les plus fréquentes de la maladie, la fibrillation auriculaire, est davantage présente chez les hommes. Dans nos sociétés industrialisées, l'association de l'arythmie cardiaque avec l’avancement en âge a également été démontrée, de même qu'avec la sédentarité, menant à l'obésité. Par ailleurs, il semble que la consommation de tabac et/ou d’alcool, tout comme le stress psychique, puissent favoriser l’apparition d’un trouble du rythme cardiaque.

Traitements de l’arythmie cardiaque

Le traitement par cardioversion électrique*Technique médicale utilisée pour le traitement de certains troubles du rythme cardiaque. Grâce à deux électrodes posées sur le thorax du patient, on envoie un courant dosé qui permet de « resynchroniser » l’activité normale du cœur. est une technique courante. Dans ce cas, on utilise deux électrodes, fixées ou tenues manuellement sur le thorax du patient, pour délivrer un courant dosé qui permet de « resynchroniser » l’activité normale du cœur. Ce traitement ne règle toutefois pas la cause initiale de l'arythmie, et le patient reste exposé à une récidive en l'absence d'autres mesures. 

Des régulateurs du rythme cardiaque (antiarythmiques*Médicaments utilisés pour résoudre les problèmes du rythme (arythmie cardiaque).) peuvent être prescrits. Lors de fibrillation auriculaire, d’autres médicaments sont utiles pour dilater rapidement les vaisseaux ou améliorer la fluidité du sang (anticoagulants).

Dans certains cas, il est nécessaire de détruire le foyer de l’arythmie cardiaque. Cette opération se fait au moyen d’un cathéter à électrodes qui envoie un courant à haute fréquente dans le cœur, exactement là où naît l’arythmie. Cette intervention s’appelle l’ablation par radiofréquence*Technique médicale utilisée en cardiologie pour le traitement de certains troubles du rythme cardiaque..

Évolution et complications possibles

Même si elle peut rester sans grandes conséquences, l’arythmie cardiaque entrave souvent la qualité de vie. Dans certains cas, un cercle vicieux peut s’instaurer en l’absence de traitement. L’activité des fibres musculaires du cœur n’étant plus coordonnée, c’est toute la mécanique du cœur qui risque de s’affaiblir progressivement, débouchant potentiellement sur une insuffisance cardiaque.

L’une des complications possibles de la fibrillation auriculaire – qui reste la forme la plus courante de l’arythmie cardiaque – est un ralentissement de l’écoulement sanguin, d’où un risque de coagulation et donc de formation d’un caillot. Or, si celui-ci se détache, il sera entraîné dans la circulation sanguine, menaçant d’obstruer un vaisseau : c’est l’embolie*Obstruction de la circulation sanguine par un caillot, ce qui peut provoquer une attaque cérébrale., avec un risque de déclencher une attaque cérébrale. De fait, la fibrillation auriculaire multiplie le risque d’accident vasculaire cérébral par cinq.

À noter toutefois que la plupart des arythmies cardiaques symptomatiques peuvent se soigner par des médicaments ou une intervention cardiologique avec un cathéter cardiaque.

Prévention des troubles du rythme cardiaque

Il existe des gestes simples à faire soi-même pour normaliser son rythme cardiaque – par exemple en cas de crises de tachycardie supraventriculaire*Accélération du rythme cardiaque anormale dont l'origine se trouve dans les cavités supérieures du cœur (oreillettes).. Désignés sous le nom de manœuvres vagales*Ensemble de gestes qui permettent de stimuler le nerf vague (massage de la carotide, compression des globes oculaires ou bâillement par exemple)., ils induisent une stimulation du nerf vague, dont l’une des principales fonctions est de participer à la régulation du rythme cardiaque. Ces gestes comprennent, entre autres, le massage de la carotide*Artère qui se trouve dans le thorax et le cou et qui vascularise la plus grande partie de la tête et une partie du cou. et la poussée abdominale (manœuvre de Valsalva*Manœuvre d'équilibrage permettant d'équilibrer la pression entre l'oreille externe et l'oreille moyenne elle implique de se boucher le nez, de fermer la bouche et de faire monter la pression pulmonaire.). On peut aussi, tout simplement, exercer une pression sur les yeux fermés ou boire une grande gorgée d’eau froide, de préférence gazéifiée.

D’une manière générale, la prévention passe par une bonne hygiène de vie, notamment par la pratique d’une activité physique (mais sans excès), une consommation modérée de café et d’alcool et une limitation des situations de stress.

Quand contacter le médecin ?

Il convient de distinguer les accélérations de la fréquence cardiaque qui peuvent s’expliquer par des causes rationnelles et sans gravité (typiquement, un effort physique) et celles qui sont accompagnées de symptômes inhabituels et importants en plus des palpitations.

Un bref évanouissement (syncope*La syncope est une perte de connaissance brève due à une diminution de l'apport de sang au cerveau. Elle s’accompagne souvent d'une chute.) peut se produire lorsque le pouls descend au-dessous de trente pulsations/minute ou, au contraire, en cas de battements très accélérés. Le plus souvent, la personne reprend rapidement conscience une fois placée en position allongée (avec, si possible les jambes légèrement surélevées). Dans le cas contraire, il faut pratiquer sans tarder les premiers secours ; il s’agit d’une urgence médicale.

La prise en charge à l’Hôpital de la Tour

Le premier geste consiste à prendre le pouls du patient. L’historique de ce dernier (anamnèse) fournit des indications complémentaires et l’électrocardiogramme*Examen réalisé à l’aide d’électrodes et qui permet d’étudier l’activité électrique du cœur, de détecter si un infarctus a eu lieu ou si le cœur est mal irrigué. (ECG) permet normalement de préciser le diagnostic.
Pour réaliser un ECG, les médecins placent dix électrodes sur le thorax, les bras et les jambes du patient. Les courants cardiaques sont enregistrés puis restitués sous forme de tracés interprétables.

Comme il se peut que des arythmies passagères ne soient pas détectées ainsi, il est possible d’effectuer un ECG sur une durée de 24 ou 48 heures en continu, grâce à un enregistreur portable connecté, ou, depuis peu grâce à des appareils connectés grand public, comme des montres par exemple. D’autres examens peuvent être pratiqués en cas de besoin :

  • ECG d’effort*Examen qui permet d'observer les variations de l’activité cardiaque, de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle pendant que le patient effectue un exercice physique sur un tapis de course ou sur un vélo. (sur vélo statique ou tapis roulant),
  • ECG électrophysiologique*Examen qui a pour objectif d'établir la nature exacte des troubles du rythme cardiaque. (on introduit un cathéter coiffé d’une sonde dans une veine au niveau du pli inguinal),
  • Échocardiographie*Technique d'imagerie médicale employant les ultrasons et qui permet de réaliser une échographie du cœur. (technique d’imagerie médicale par ultrasons),
  • Imagerie par résonance magnétique*Technique d'imagerie médicale permettant d'obtenir des vues en deux ou en trois dimensions de l'intérieur du corps.(IRM),
  • etc.
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Le chiffre

Au repos, le pouls d’une personne en bonne santé oscille normalement entre 60 et 100 battements par minute. En cas d’effort physique, la fréquence cardiaque peut monter rapidement au-delà de 150 pour atteindre un maximum qui dépend de l’âge de la personne, de son sexe et de sa condition physique.

Le saviez-vous ?

Notre cœur bat en moyenne 100'000 fois par jour, soit 30 à 50 millions de fois par année. Chaque battement (systole) est déclenché par une impulsion électrique, et c’est la répétition de ces impulsions qui donne le rythme cardiaque.

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Il est recommandé de consulter le(s) professionnel(s) de la santé suivant(s) :

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