Cette pathologie est particulièrement fréquente chez les adultes actifs, les sportifs ou encore les professionnels effectuant des tâches nécessitant un appui prolongé sur les coudes. Sa reconnaissance rapide permet une prise en charge adaptée, évitant ainsi les complications.
Symptômes de la bursite olécranienne
Le symptôme le plus fréquent de la bursite olécranienne est un gonflement visible et palpable au niveau de la pointe du coude. Ce gonflement peut apparaître soudainement ou de façon progressive. Dans les cas non infectieux, la douleur est généralement modérée, bien que l’appui sur le coude, comme en s’accoudant sur une surface dure, puisse l’exacerber. En revanche, si la bourse est infectée, la zone devient rouge, chaude au toucher et douloureuse, parfois accompagnée de fièvre.
Certaines personnes peuvent ressentir une gêne lors de la flexion ou de l’extension complète du coude, sans pour autant observer de perte de mobilité importante. Dans les cas chroniques, une masse molle persistante peut subsister, sans douleur notable.
Causes de la bursite olécranienne
La bursite olécranienne peut avoir diverses origines. L’une des plus fréquentes est un traumatisme direct, comme un choc contre une surface dure. Des microtraumatismes répétés dus à une pression prolongée, par exemple en s’appuyant fréquemment sur les coudes, sont également incriminés.
Des causes infectieuses sont également possibles, notamment lorsqu’une lésion cutanée permet à des bactéries, comme le Staphylococcus aureus, de pénétrer dans la bourse. Des pathologies inflammatoires chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde, la goutte ou le lupus peuvent également entraîner une inflammation de la bourse, de même que certaines affections métaboliques comme le diabète ou des situations d’immunosuppression.
Diagnostic de la bursite olécranienne
Le diagnostic est souvent posé sur la base de l’examen clinique. Le médecin observe un gonflement localisé sur l’olécrâne, souvent arrondi, évoquant une « boule d’eau » sous la peau. En l’absence d’infection, la douleur est modérée et la mobilité du coude est conservée.
Lorsque l’infection est suspectée (rougeur, chaleur locale, fièvre, douleur intense), une ponction de la bourse peut être réalisée. Le liquide recueilli est analysé en laboratoire afin de rechercher la présence de bactéries ou de cristaux (en cas de suspicion de goutte).
Des examens complémentaires comme la radiographie peuvent être utiles pour rechercher une fracture associée ou la présence d’ostéophytes. En cas de doute sur une atteinte plus profonde ou une complication (abcès, atteinte osseuse), une IRM peut être indiquée.
Traitements de la bursite olécranienne
Traitement non chirurgical
Dans la majorité des cas non infectieux, le traitement repose sur des mesures conservatrices. Le repos articulaire, l’application de glace plusieurs fois par jour, et l’utilisation d’un coussinet de protection permettent souvent de soulager les symptômes. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), peuvent être prescrits pour réduire la douleur et l’inflammation. En complément, une compression par bande élastique peut aider à limiter l’œdème.
Lorsque les symptômes persistent malgré ces mesures, une ponction du liquide peut être réalisée, suivie éventuellement d’une injection de corticostéroïde dans la bourse. Cette procédure permet de réduire rapidement l’inflammation, bien que le risque d’infection impose une évaluation minutieuse.
Traitement en cas de bursite infectieuse
Si une infection est suspectée ou confirmée, la ponction est essentielle, à la fois à des fins diagnostiques et thérapeutiques. L’antibiothérapie est ajustée selon les résultats de la culture. En cas de réponse insuffisante, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.
Traitement chirurgical
La chirurgie est envisagée dans les formes résistantes ou récidivantes, qu’elles soient infectieuses ou non. Elle consiste à retirer la bourse (bursectomie). Cette intervention est réalisée en ambulatoire, avec une récupération fonctionnelle rapide. La bourse a tendance à se reformer naturellement au fil du temps, sans inflammation.
Evolutions et complications possibles
La bursite olécranienne évolue favorablement dans la majorité des cas, en particulier lorsqu’elle est prise en charge précocement. Les formes non infectieuses guérissent généralement avec des traitements conservateurs. Toutefois, certaines complications peuvent survenir.
Parmi elles, l’infection secondaire de la bourse constitue un risque majeur. Si le liquide s’accumule de manière chronique, la bourse peut se scléroser, rendant les récidives plus fréquentes. Dans les cas infectieux non traités, l’infection peut se propager aux tissus voisins, voire à l’os (ostéomyélite), nécessitant alors une prise en charge chirurgicale urgente.
La répétition des épisodes peut entraîner une gêne fonctionnelle persistante ou des douleurs chroniques, nuisant à la qualité de vie. Enfin, bien que rare, une bursite olécranienne chronique peut être confondue avec une tumeur des tissus mous, d’où l’importance d’un diagnostic différentiel rigoureux.
Prévention de la bursite olécranienne
La prévention repose avant tout sur la réduction des facteurs mécaniques répétitifs. L’utilisation de protections pour les coudes, notamment lors de travaux manuels ou d’activités sportives à risque, est fortement recommandée. Il convient d’éviter de s’appuyer de manière prolongée sur les coudes, en particulier sur des surfaces dures.
Les patients atteints de pathologies chroniques comme la goutte ou la polyarthrite rhumatoïde doivent bénéficier d’un suivi régulier, car un bon contrôle de ces maladies diminue le risque de récidive. Enfin, une hygiène cutanée rigoureuse permet de réduire les risques d’infection par voie transcutanée.
Quand contacter le médecin ?
Un avis médical s’impose dès l’apparition d’un gonflement au niveau du coude, notamment si celui-ci est douloureux, rouge ou chaud. La survenue d’une fièvre, de frissons, ou d’une limitation des mouvements articulaires impose une évaluation rapide, car ces signes peuvent traduire une infection de la bourse.
De même, un épisode récidivant ou persistant au-delà de quelques semaines malgré le traitement doit alerter. Un diagnostic différentiel doit être envisagé en cas d’anomalie évolutive atypique.
La prise en charge à l’Hôpital de La Tour
À l’Hôpital de La Tour, la bursite olécranienne fait l’objet d’une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire. Le service d’orthopédie travaille en synergie avec la médecine interne et les urgences pour proposer un diagnostic rapide et un traitement adapté à chaque cas.
L’établissement dispose d’un plateau technique complet permettant la réalisation des examens nécessaires (radiographie, échographie, IRM si besoin), ainsi que de structures d’intervention pour les ponctions et les gestes chirurgicaux. En cas de bursite infectieuse, une prise en charge infectiologique permet un traitement antibiotique ciblé.
Un suivi en médecine du sport ou en rééducation fonctionnelle peut également être proposé afin de prévenir les récidives chez les patients à risque, en particulier les sportifs ou les travailleurs manuels.
FAQ sur la bursite olécranienne
Quels sont les premiers signes d'une bursite au coude ?
Un gonflement visible à la pointe du coude, parfois accompagné de douleur à la pression. Dans les formes infectieuses, la peau peut être rouge, chaude, et la fièvre présente.
La bursite olécranienne est-elle dangereuse ?
La plupart des cas sont bénins. Toutefois, en cas d’infection non traitée, des complications graves peuvent survenir.
Comment soulager une bursite au coude ?
Repos, glace, élévation du membre, et prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Une compression par bande élastique peut aider à réduire l’œdème.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Dès que l’on observe une douleur, un gonflement ou une rougeur au niveau du coude, surtout en présence de fièvre ou d’un écoulement.
Peut-on prévenir la bursite olécranienne ?
Oui. Éviter les appuis prolongés sur les coudes, porter des protections lors d’activités à risque, et bien gérer les maladies inflammatoires chroniques.
Faut-il opérer une bursite olécranienne ?
La chirurgie est réservée aux formes récidivantes ou infectieuses résistantes aux traitements médicaux. Elle consiste à retirer la bourse enflammée.
Quel est le rôle de la ponction dans la bursite ?
Elle permet de soulager la douleur, d’analyser le liquide et de guider le traitement, notamment en cas de suspicion d’infection ou de goutte.
La bursite revient-elle souvent ?
Elle peut récidiver en l’absence de prévention, surtout chez les patients exposés aux microtraumatismes ou atteints de maladies chroniques.