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Cancer de l'ovaire

Le cancer de l’ovaire est une pathologie gynécologique maligne. Il s’agit d’une maladie relativement rare, touchant principalement les femmes après la ménopause. La plupart des cas sont diagnostiqués après l’âge de 50 ans, bien que d’autres formes, plus rares, puissent apparaître plus précocement.

L’évolution de la maladie, souvent silencieuse dans les premières phases, ainsi que l’absence de méthode de dépistage efficace, peut rendre son repérage initial complexe. Chaque année, environ 600 nouveaux cas sont recensés en Suisse.

Anatomie de l’ovaire

Les ovaires sont deux organes de petite taille, en forme d’amande, situés des deux côtés de l’utérus dans la région pelvienne. Ils jouent un double rôle dans le corps féminin : la production d’ovules en vue de la reproduction et la sécrétion des hormones sexuelles, principalement l’œstrogène et la progestérone.

On distingue trois types cellulaires principaux dans les ovaires : les cellules épithéliales qui recouvrent la surface externe de l’organe, les cellules germinales qui produisent les ovules, et les cellules stromales qui structurent l’ovaire et produisent les hormones. Chacune de ces lignées cellulaires peut être à l’origine de différents types de tumeurs

Symptômes du cancer de l’ovaire

Dans ses premiers stades, le cancer de l’ovaire provoque rarement des symptômes spécifiques. Lorsqu’ils apparaissent, ils sont souvent banals et attribués à d’autres affections, ce qui retarde fréquemment le diagnostic. Parmi les signes cliniques fréquemment rapportés figurent :

  • Des douleurs pelviennes ou abdominales persistantes
  • Une sensation de ballonnement ou une augmentation de la taille de l’abdomen
  • Une perte d’appétit ou une satiété précoce
  • Des troubles digestifs comme la constipation ou la diarrhée
  • Des mictions fréquentes ou urgentes
  • Une fatigue inexpliquée
  • Des douleurs pendant les rapports sexuels ou des saignements en dehors des règles ou après la ménopause.

Ces symptômes peuvent également apparaître dans des maladies bénignes. Toutefois, leur persistance ou leur aggravation justifie une consultation médicale sans délai.

Causes du cancer de l’ovaire

La cause exacte du cancer de l’ovaire reste, à ce jour, inconnue. Toutefois, des mutations génétiques spécifiques et certains mécanismes biologiques sont fréquemment impliqués dans la transformation des cellules normales en cellules malignes. L'une des hypothèses les plus retenues suggère que le cancer ne débute pas systématiquement dans l’ovaire lui-même, mais dans les cellules de l’extrémité des trompes de Fallope. Ces cellules peuvent migrer vers l’ovaire, s’y implanter, et y former des tumeurs.
Ce processus est souvent associé à des altérations du matériel génétique. Lorsque ces gènes sont défectueux, les erreurs génétiques s’accumulent, ce qui favorise la carcinogenèse.
La progression du cancer repose également sur la capacité des cellules cancéreuses à se détacher de la tumeur primitive, à envahir les tissus avoisinants, puis à coloniser d’autres zones par voie lymphatique ou sanguine.

Facteurs de risque du cancer de l’ovaire

Plusieurs facteurs ont été identifiés comme augmentant la probabilité de développer un cancer de l’ovaire. Ils peuvent être classés en deux catégories : les facteurs non modifiables et les facteurs liés au mode de vie.
Parmi les facteurs non modifiables, on trouve :

  • L’âge : le risque augmente avec l’âge, en particulier après 50 ans
  • L’histoire familiale : la présence de cas de cancers de l’ovaire, du sein ou du côlon dans la famille est un indicateur de risque accru, notamment dans le cadre des syndromes héréditaires comme le syndrome de Lynch ou les mutations BRCA1 et BRCA2
  • Les antécédents personnels de cancer gynécologique ou digestif

Du côté des facteurs liés au mode de vie ou biologiques :

  • L’absence de grossesse ou une première grossesse tardive
  • Le surpoids et l’obésité
  • L’endométriose, une affection dans laquelle du tissu utérin se développe en dehors de l’utérus
  • L’utilisation prolongée d’un traitement hormonal substitutif après la ménopause.

À l’inverse, certains éléments semblent réduire le risque de cancer de l’ovaire : l’utilisation de contraceptifs oraux, les grossesses multiples et l’allaitement prolongé ont démontré un effet protecteur.

Diagnostic du cancer de l’ovaire

Le diagnostic du cancer de l’ovaire est complexe, car aucun test de dépistage de masse ne permet actuellement de l’identifier de manière fiable à un stade précoce.

La démarche diagnostique repose sur une association d’examens cliniques, biologiques et d’imagerie. Elle débute souvent par une consultation motivée par des symptômes persistants. Lors de l’examen pelvien, une masse peut être détectée. Celle-ci est ensuite explorée par une échographie pelvienne, souvent suivie d’un scanner (CT), IRM, ou PET-scan pour évaluer l’étendue de la maladie.

Une prise de sang peut être prescrite pour mesurer le taux de CA-125, un marqueur tumoral souvent élevé en cas de cancer de l’ovaire. Toutefois, ce marqueur manque de spécificité : il peut être normal en présence de cancer ou élevé pour d’autres raisons bénignes, comme une endométriose.

Le diagnostic de certitude est posé après une chirurgie exploratoire, qui permet de réaliser une biopsie et d’évaluer précisément le stade de la maladie. Cette étape est déterminante pour adapter le traitement, notamment en cas de cancers épithéliaux, les plus fréquents.

Traitements du cancer de l’ovaire

Le traitement du cancer de l’ovaire repose généralement sur une combinaison de chirurgie et de chimiothérapie, adaptée au type histologique de la tumeur et au stade de la maladie au moment du diagnostic. L’approche thérapeutique est multidisciplinaire, mobilisant chirurgiens gynécologues, oncologues, radiologues et pathologistes.

La chirurgie constitue la première étape du traitement. Elle permet à la fois de confirmer le diagnostic par biopsie et de réduire la masse tumorale. Cette intervention, appelée cytoréduction, vise à retirer l’utérus, les ovaires, les trompes de Fallope, l’épiploon et parfois d’autres tissus atteints. En présence de métastases, l’objectif est de retirer autant de tissu tumoral que possible, ce qui améliore la réponse aux traitements adjuvants.
La chimiothérapie est indiquée dans la majorité des cas, en particulier pour les stades avancés. Elle est généralement administrée après la chirurgie, mais peut également précéder celle-ci dans certains cas pour réduire la taille de la tumeur (chimiothérapie néoadjuvante).

Certaines patientes peuvent bénéficier de thérapies ciblées ou d’inhibiteurs de PARP, particulièrement en cas de mutation des gènes BRCA. Ces traitements visent des mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses, limitant les effets sur les cellules saines.
La radiothérapie est rarement utilisée, sauf en cas de récidives localisées ou de métastases spécifiques.
 

Evolutions et complications possibles

L’évolution du cancer de l’ovaire est fortement influencée par le stade au moment du diagnostic. Lorsque la maladie est détectée précocement (stade I), le taux de survie à 5 ans peut dépasser 90 %. En revanche, pour les cancers diagnostiqués à un stade avancé (stade III ou IV), la survie chute significativement, avec une médiane autour de 47,4 % à 5 ans.
Les complications peuvent découler de la progression de la maladie elle-même ou des traitements. À long terme, le risque de rechute reste élevé, en particulier pour les cancers de haut grade. La récidive nécessite souvent des lignes successives de chimiothérapie, ce qui peut entraîner une toxicité cumulative et une diminution de la qualité de vie.

Des complications psychologiques comme l’anxiété, la dépression ou le syndrome post-traumatique peuvent également survenir. Une prise en charge psycho-oncologique est donc recommandée pour accompagner les patientes dans le parcours de soins.

Prévention du cancer de l'ovaire

Il n’existe pas à ce jour de méthode de prévention absolue du cancer de l’ovaire. Toutefois, plusieurs mesures peuvent contribuer à réduire le risque :
L’utilisation prolongée de contraceptifs oraux est associée à une diminution significative du risque. Cette protection semble proportionnelle à la durée d’utilisation.
La ligature des trompes et la salpingectomie prophylactique (ablation préventive des trompes de Fallope) peuvent également réduire le risque, en particulier chez les femmes porteuses d’une mutation BRCA.
Chez les femmes à risque élevé (mutation BRCA, antécédents familiaux), une chirurgie préventive avec ablation des ovaires et des trompes (ovariectomie bilatérale) peut être envisagée. Cette intervention réduit drastiquement le risque de survenue d’un cancer, mais elle entraîne une ménopause précoce, ce qui nécessite un accompagnement spécifique.
Les examens de dépistage systématique comme les échographies pelviennes ou les dosages de CA-125 ne sont pas recommandés en population générale, en raison de leur manque de sensibilité et de spécificité. Ils peuvent toutefois être envisagés dans le cadre de surveillance ciblée chez les patientes à haut risque.

Quand contacter le médecin ?

Il est recommandé de consulter sans attendre dès l’apparition de symptômes persistants. Ces signes incluent notamment une distension abdominale inhabituelle, des douleurs pelviennes récurrentes, une perte d’appétit inexpliquée ou des troubles urinaires récents. Leur caractère banal peut conduire à les négliger ou à les attribuer à des affections bénignes, ce qui retarde le diagnostic.
La vigilance doit être renforcée chez les femmes présentant des antécédents familiaux de cancers gynécologiques ou porteurs connus de mutations génétiques telles que BRCA1 ou BRCA2. Ces personnes doivent signaler ces éléments à leur médecin.
Enfin, toute masse pelvienne détectée lors d’un examen gynécologique justifie des investigations approfondies.

La prise en charge à l’Hôpital de La Tour

À l’Hôpital de La Tour, la prise en charge du cancer de l’ovaire s’inscrit dans une démarche de médecine personnalisée. Grâce à une coordination étroite entre les équipes de gynécologie, de chirurgie, d’oncologie médicale, d’imagerie avancée et de soins de support, chaque patiente bénéficie d’un plan de traitement sur mesure.
Enfin, une attention particulière est portée à la qualité de vie, avec un accompagnement psychologique, nutritionnel et physiothérapeutique. Le parcours de soins est structuré pour offrir à la patiente un soutien global, de la phase diagnostique jusqu’au suivi post-thérapeutique.

FAQ sur le cancer de l’ovaire

Le cancer de l’ovaire est-il fréquent ?
Relativement rare, le cancer de l’ovaire reste la tumeur gynécologique la plus létale, en raison d’un diagnostic souvent tardif.

Est-ce que le cancer de l’ovaire est héréditaire ?
Dans 10 à 15 % des cas, le cancer de l’ovaire est associé à une mutation génétique héréditaire, comme BRCA1, BRCA2 ou le syndrome de Lynch.

Peut-on dépister le cancer de l’ovaire ?
Non. Aucun test de dépistage systématique n’a démontré son efficacité à ce jour. La surveillance ciblée est réservée aux femmes à risque élevé.

Quels sont les symptômes les plus courants ?
Ballonnements, douleurs abdominales ou pelviennes, troubles digestifs, sensation de satiété rapide, fatigue, envies fréquentes d’uriner sont parmi les signes les plus rapportés.

Quel est le traitement standard ?
La chirurgie d’exérèse suivie d’une chimiothérapie est le schéma thérapeutique le plus courant. D’autres options comme les thérapies ciblées peuvent être envisagées selon les cas.

Les contraceptifs oraux protègent-ils du cancer de l’ovaire ?
Oui. Leur usage régulier réduit le risque de développer ce cancer, notamment chez les femmes à faible risque.

La ménopause influence-t-elle le risque ?
Oui. Le risque augmente après la ménopause, notamment après 60 ans. Le cancer de l’ovaire est rare avant 40 ans.
 

Le chiffre

c’est le pourcentage des cancers de l’ovaire diagnostiqués à un stade avancé (stade III ou IV)

Le saviez-vous ?

Longtemps considéré comme une maladie exclusivement ovarienne, le cancer de l’ovaire trouve en réalité très souvent son origine dans les trompes de Fallope. Des études histopathologiques récentes ont démontré que nombre de tumeurs dites « ovariennes » prennent naissance dans la portion distale des trompes, avant de coloniser l’ovaire. Ce progrès majeur a redéfini la compréhension des processus cancéreux et initié de nouvelles démarches de prévention, incluant la résection préventive des trompes de Fallope chez les femmes à haut risque.

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