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Épicondylite latérale ou "tennis elbow"

La douleur sur la face latérale (côté externe) du coude est une plainte fréquente, en particulier chez les personnes actives ou pratiquant des gestes répétitifs. Souvent liée à une pathologie appelée épicondylite latérale, ou "tennis elbow" (coude du joueur de tennis), cette affection touche les tendons responsables de l’extension de l’avant-bras, du poignet et des doigts. Bien que bénigne, elle peut être invalidante au quotidien.

Symptômes de l’épicondylite latérale

Les principaux symptômes de l’épicondylite latérale sont :

  • une douleur sur la partie externe du coude, souvent clairement localisée ;
  • une gêne qui apparaît progressivement, sans traumatisme déclencheur net ;
  • une accentuation de la douleur lors de certains mouvements (saisie d’un objet, rotation de l’avant-bras, extension du poignet) ;
  • une irradiation possible vers l’avant-bras ;
  • dans certains cas, une douleur persistant la nuit ou au repos.

L’intensité des ressentis peut varier d’une simple gêne passagère à une douleur chronique limitant les gestes du quotidien, comme porter un sac, serrer la main ou soulever une tasse.

Causes de l’épicondylite latérale

L’épicondylite latérale est causée par des microtraumatismes répétés au niveau des tendons extenseurs de l’avant-bras. À force d’être sollicités, ceux-ci développent des microdéchirures mal cicatrisées, provoquant une altération de leur structure. Il ne s’agit pas d’une inflammation classique, mais d’un processus de dégénérescence tendineuse. Ce phénomène s’installe progressivement et peut durer plusieurs mois ou années.

Facteurs de risque de l’épicondylite latérale

Certains éléments augmentent le risque de développer une épicondylite :

  • Pratique d’un sport nécessitant des gestes explosifs (mouvements brusques et énergiques) des bras, tels que les services au tennis ou le golf.
  • Pratique du tennis, notamment chez les joueurs amateurs (jusqu’à 50 % d’entre eux sont touchés au cours de leur vie) ; (lire « Le saviez-vous ? »).
  • Utilisation de matériel de travail ou de sport inadapté (par exemple, une raquette de tennis trop lourde).
  • Mauvaise technique sportive.
  • Mauvaise position de travail.
  • Activités répétitives sollicitant l’avant-bras (travail manuel, bricolage, ménage, informatique, etc.).
  • Âge (fréquence maximale entre 40 et 50 ans).
  • Surpoids.
  • Prise de corticoïdes.
  • Antécédents de tendinites au niveau du bras.

Diagnostic de l’épicondylite latérale

Le diagnostic repose avant tout sur :
L’interrogatoire médical à la recherche d’informations sur la pratique d’activités à risque ou de gestes répétitifs qui pourraient être à l’origine de la douleur.
La palpation, avec une douleur bien localisée sur la partie externe du coude.
Des tests spécifiques qui permettent de reproduire la douleur par contraction ou étirement du groupe musculaire concerné.

En cas de doute ou si les symptômes persistent malgré un traitement (lire plus loin), des examens complémentaires peuvent être demandés :

  • Échographie : montre l’état du tendon, utile au suivi.
  • Radiographie : pour rechercher des calcifications ou une arthrose associée.
  • IRM : réservée aux formes sévères ou chroniques, elle permet une analyse fine des tendons, des ligaments et de l’articulation.

Traitements de l’épicondylite latérale

Traitement conservateur

Dans la grande majorité des cas, la première option proposée est un traitement conservateur, c’est-à-dire ne nécessitant pas d’intervention chirurgicale. Ce traitement peut comprendre :

  • Une mise au repos relative du bras, sans immobilisation complète.
  • L’adaptation de certains gestes et des conseils d’ergonomie (par exemple, adaptation de la posture et du matériel de travail).
  • De la physiothérapie : étirements, renforcement des muscles, thérapie par ondes de choc ou encore « dry needling » (technique qui consiste à insérer des aiguilles fines dans des points musculaires pour soulager la douleur et relâcher les tensions).
  • Des médicaments anti-inflammatoires, par voie orale ou locale.
  • Des orthèses, bandes de soutien ou bracelets épicondyliens.

À noter que, même sans traitement médicamenteux ou chirurgical, l’épicondylite latérale évolue généralement de façon favorable (lire « Évolution et complications possibles »).

Infiltrations

Une infiltration est une injection réalisée dans une articulation, un tendon ou autour d’un nerf. Dans le cas de l’épicondylite latérale, des infiltrations peuvent être nécessaires si la rééducation est impossible ou si les douleurs sont très importantes.

  • Infiltrations de corticoïdes : soulagent rapidement la douleur, mais avec un risque élevé de récidive à moyen terme et des effets indésirables possibles (lésions tendineuses, décoloration cutanée).
  • Infiltrations de PRP (plasma riche en plaquettes) : alternative plus récente visant à stimuler la guérison tendineuse, sans effet secondaire majeur, mais dont les coûts ne sont pas pris en charge par l’assurance de base.

Chirurgie

La chirurgie n’est envisagée qu’en dernier recours, lorsque les douleurs sont invalidantes et que les autres traitements se sont révélés inefficaces.

Deux techniques chirurgicales peuvent être proposées :

Chirurgie à ciel ouvert : technique classique, réalisée sous anesthésie générale, consistant à pratiquer une petite incision au niveau du coude pour accéder directement à la zone douloureuse.
Chirurgie par arthroscopie : technique moins invasive. Le chirurgien introduit une caméra et de petits instruments dans l’articulation à l’aide de petites incisions. Cette technique permet souvent un temps de récupération plus court et moins de cicatrices.

Les deux méthodes donnent de bons résultats à long terme. La rééducation post-opératoire est généralement rapide et fonctionnelle, c’est-à-dire qu’aucune immobilisation n’est nécessaire et que le patient peut commencer à mobiliser son bras dès les premiers jours suivant l’intervention.

Évolution et complications possibles

L’évolution naturelle de l’épicondylite latérale est spontanément favorable : plus de 90 % des patients guérissent en un an, sans chirurgie. Toutefois, environ 20 % des patients peuvent ressentir des douleurs prolongées (plus de 3 ans) et environ 10 % des personnes présentant des douleurs persistantes nécessitent une intervention chirurgicale. Une fois l’épicondylite latérale guérie, le taux de récidive est faible (inférieur à 10 %). Il est important de noter que les infiltrations répétées de cortisone augmentent le risque de complications et d’effet rebond (retour des symptômes après une amélioration temporaire).

Prévention de l’épicondylite latérale

Quelques gestes simples peuvent aider à protéger le coude et à prévenir l’apparition d’une épicondylite latérale :

  • Utiliser du matériel de travail ou de sport adapté (par exemple, avoir une bonne raquette de tennis avec un manche de diamètre adapté, veiller à l’ergonomie de son poste informatique avec une chaise adaptée et des supports pour les avant-bras ou une souris verticale, etc.).
  • Bien s’échauffer avant toute activité physique.
  • Renforcer les muscles de l’avant-bras.
  • Corriger les mauvaises postures de travail.

Quand consulter un médecin ?

Il est conseillé de prendre un rendez-vous médical si :

  • la douleur dure depuis plusieurs semaines sans amélioration ;
  • la douleur gêne vos activités quotidiennes ou votre sommeil ;
  • vous avez déjà eu des infiltrations ou une opération au coude ;
  • vous avez des symptômes associés : engourdissement, faiblesse musculaire, limitation de mouvement.

FAQ sur l’épicondylite latérale

Puis-je souffrir d’un « tennis elbow » même si je ne joue pas au tennis ?
Oui. Malgré son nom, le « tennis elbow » ne touche pas uniquement les joueurs de tennis. La majorité des cas sont causés par des gestes répétitifs sollicitant excessivement les muscles et les tendons de l’avant-bras, souvent dans un contexte professionnel (travail manuel, travail de bureau prolongé, etc.) ou lors d’autres activités physiques. Un choc ou un traumatisme au niveau du coude peut également en être à l’origine.

Guérit-on d’un « tennis elbow » ?
Oui, dans la grande majorité des cas, le « tennis elbow » guérit spontanément en quelques mois. Lorsque des traitements sont nécessaires (comme de la physiothérapie, des infiltrations ou, plus rarement, une intervention chirurgicale), l’évolution reste généralement favorable et les récidives sont peu fréquentes.

Un « tennis elbow » nécessite-t-il toujours une intervention chirurgicale ? 
Non, la chirurgie n’est envisagée qu’en dernier recours. Elle est réservée aux cas chroniques et douloureux, lorsque les autres traitements n’ont pas fonctionné. Dans la grande majorité des cas, le « tennis elbow » guérit spontanément en quelques mois.

Quelle est la différence entre un « tennis elbow » et un « golfer’s elbow » ?
Le « tennis elbow » (épicondylite latérale) cause des douleurs sur la partie extérieure du coude, tandis que le « golfer's elbow » (épicondylite médiale) provoque des douleurs sur sa partie intérieure. Les deux pathologies sont dues à une sursollicitation des tendons de l’avant-bras, mais elles affectent des zones et des groupes musculaires différents.

Le chiffre

L’épicondylite latérale est 4 à 7 fois plus fréquente que l’épicondylite dite médiale (le « golfer’s elbow », coude du golfeur, qui touche les tendons fléchisseurs de l’avant-bras).

Le saviez-vous ?

Les joueurs de tennis professionnels souffrent moins fréquemment de « tennis elbow » que les amateurs.
En effet, près de 50 % des joueurs de tennis amateurs seront un jour atteints par le « tennis elbow ». Cette différence s’explique principalement par des erreurs techniques, des gestes mal maîtrisés ou encore un tonus musculaire insuffisant.

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