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Épicondylite médiale ou « golfer’s elbow »

La douleur située sur la partie interne (ou médiale) du coude est une plainte moins fréquente que son équivalent latéral, communément appelée « tennis elbow ». L’épicondylite médiale, également connue sous le nom de « golfer’s elbow » (coude du golfeur) ou d’épitrochléite, correspond à une atteinte des tendons impliqués dans la flexion de l’avant-bras, du poignet et des doigts.

Bien qu’il s’agisse d’une affection bénigne, elle peut s’avérer gênante et perturber les gestes du quotidien.

Symptômes de l’épicondylite médiale

Les symptômes typiques de l’épicondylite médiale sont :

  • une douleur localisée sur la face interne du coude ;
  • une gêne apparaissant progressivement, souvent sans événement déclencheur précis ;
  • une accentuation de la douleur lors de certains mouvements, comme la flexion du poignet ou la rotation de l’avant-bras ;
  • une irradiation éventuelle de la douleur vers l’avant-bras, le poignet ou les doigts ;
  • dans certains cas, une douleur présente même au repos ou pendant la nuit.

L’intensité de ces symptômes varie d’une simple gêne passagère à une douleur chronique limitant les activités quotidiennes, telles que serrer la main, porter un sac ou soulever une tasse.

Causes de l’épicondylite médiale

L’épicondylite médiale résulte de microtraumatismes répétés touchant les tendons fléchisseurs de l’avant-bras.
À force d’efforts ou de gestes répétitifs, de minuscules lésions se forment au niveau des tendons et cicatrisent difficilement, ce qui altère progressivement leur structure.
Il ne s’agit pas d’une inflammation aiguë, mais plutôt d’un processus dégénératif tendineux.
L’installation est progressive et la gêne peut perdurer plusieurs mois, voire plusieurs années.

Facteurs de risque de l’épicondylite médiale

Divers éléments peuvent favoriser l’apparition d’une épicondylite médiale :

  • la pratique de sports sollicitant fortement les bras à travers des mouvements rapides et puissants (comme le service au tennis ou le swing au golf) ;
  • l’usage d’un matériel inadapté, par exemple une raquette trop lourde ou mal équilibrée ;
  • une technique de jeu incorrecte ;
  • une posture de travail non ergonomique ;
  • la répétition de gestes impliquant l’avant-bras, notamment lors d’activités manuelles (bricolage, tronçonneuse, etc.) ;
  • l’âge, avec une fréquence plus marquée entre 40 et 50 ans ;
  • le surpoids ;
  • l’utilisation prolongée de corticoïdes ;
  • des antécédents de tendinopathie du membre supérieur.

Diagnostic de l’épicondylite médiale

Le diagnostic de l’épicondylite médiale repose essentiellement sur l’évaluation clinique et l’interrogatoire du patient.

  • L’anamnèse permet d’identifier les activités ou gestes susceptibles d’être à l’origine de la douleur.
  • L’examen clinique, notamment la palpation, met en évidence une douleur précise sur la face interne du coude.

Des tests fonctionnels spécifiques peuvent être réalisés pour reproduire la douleur à l’aide de la contraction ou de l’étirement des muscles concernés.

Lorsque le diagnostic reste incertain ou si les symptômes persistent malgré un traitement bien conduit, des examens complémentaires peuvent être indiqués :

  • L’échographie permet d’évaluer l’état du tendon et de suivre son évolution dans le temps.
  • La radiographie aide à repérer d’éventuelles calcifications ou des signes d’arthrose associés.
  • L’IRM, réservée aux formes chroniques ou sévères, offre une visualisation détaillée des tendons, ligaments et structures articulaires.

Traitements de l’épicondylite médiale

Traitement conservateur

Dans la majorité des situations, la première approche consiste en un traitement dit conservateur, c’est-à-dire sans recours à la chirurgie. Celui-ci comprend généralement :

  • Le repos relatif du membre atteint, en évitant les mouvements douloureux tout en maintenant une activité modérée, sans immobilisation totale.
  • L’adaptation des gestes et postures quotidiennes, avec des conseils ergonomiques tels que l’ajustement de la position de travail ou du matériel utilisé.
  • La physiothérapie, qui associe des exercices d’étirement et de renforcement musculaire, ainsi que diverses techniques comme les ondes de choc ou le dry needling (insertion d’aiguilles fines pour réduire la douleur et relâcher les tensions).
  • Les anti-inflammatoires, prescrits par voie locale ou orale selon la douleur et la tolérance.
  • Le port d’orthèses, de bandes de soutien ou de bracelets épicondyliens, destinés à limiter la sollicitation tendineuse et à soulager la zone affectée.

Même sans recours à une médication spécifique ni à la chirurgie, l’évolution est le plus souvent favorable avec le temps (voir section Évolution et complications possibles).

Infiltrations

L’infiltration consiste à injecter un produit directement dans une articulation, un tendon ou à proximité d’un nerf.
Dans le cas de l’épicondylite médiale, cette option peut être envisagée lorsque la rééducation est difficile à mettre en œuvre ou que la douleur demeure intense malgré les traitements conservateurs.

  • Infiltrations de corticoïdes : elles procurent souvent un soulagement rapide de la douleur, mais cet effet reste temporaire. Leur utilisation répétée peut augmenter le risque de récidive à moyen terme et entraîner certains effets indésirables, tels qu’une fragilisation du tendon ou une décoloration cutanée.
  • Infiltrations de PRP (plasma riche en plaquettes) : cette méthode plus récente vise à stimuler la régénération tissulaire. Elle présente peu d’effets secondaires, mais son coût demeure généralement non remboursé par l’assurance de base.

Chirurgie

L’intervention chirurgicale n’est envisagée qu’en dernier recours, lorsque la douleur devient invalidante et que les traitements non chirurgicaux n’ont pas permis d’amélioration satisfaisante.

Deux principales techniques peuvent être proposées :

  • La chirurgie à ciel ouvert, technique classique réalisée sous anesthésie générale. Elle consiste à pratiquer une petite incision au niveau du coude pour accéder directement à la zone endommagée.
  • La chirurgie arthroscopique, approche plus récente et moins invasive, utilisant une caméra et de petits instruments introduits à travers de fines incisions. Elle permet en général une récupération plus rapide et des cicatrices plus discrètes.

Les deux méthodes offrent de bons résultats à long terme.
Aucune immobilisation n’est habituellement nécessaire après l’intervention, et la mobilisation du bras débute dès les premiers jours post-opératoires.

Évolution et complications possibles

L’évolution naturelle de l’épicondylite médiale est le plus souvent favorable : plus de 90 % des patients guérissent spontanément en moins d’un an, sans recours à la chirurgie.
Cependant, dans certains cas, la douleur peut persister pendant plusieurs années (parfois au-delà de trois ans), et une minorité de patients nécessite une intervention chirurgicale.
Après guérison, le risque de récidive reste faible.
En revanche, les infiltrations répétées de corticoïdes peuvent augmenter le risque de complications et provoquer un effet rebond, c’est-à-dire la réapparition des symptômes après une amélioration temporaire.

Prévention de l’épicondylite médiale

Quelques mesures simples permettent de protéger le coude et de réduire le risque d’épicondylite médiale :

  • Utiliser un matériel adapté, aussi bien pour le travail que pour la pratique sportive (par exemple, une raquette bien équilibrée et dotée d’un manche de taille appropriée).
  • Réaliser un échauffement complet avant tout effort sollicitant les membres supérieurs.
  • Renforcer la musculature de l’avant-bras et de l’épaule afin d’améliorer la résistance des tendons.
  • Adopter des postures de travail ergonomiques et corriger les gestes susceptibles d’exercer une contrainte excessive sur le coude.

Quand consulter un médecin ?

Il est conseillé de consulter un professionnel de santé dans les situations suivantes :

  • lorsque la douleur persiste depuis plusieurs semaines sans amélioration notable ;
  • lorsque la gêne limite les activités quotidiennes ou perturbe le sommeil ;
  • en présence d’antécédents d’infiltrations ou de chirurgie du coude ;
  • si des symptômes associés apparaissent, tels que des engourdissements, une perte de force musculaire ou une diminution de l’amplitude des mouvements.

FAQ sur de l’épicondylite médiale

Puis-je souffrir d’un « golfer’s elbow » même si je ne joue pas au golf ?

Oui. Malgré son nom, le « golfer’s elbow » ne touche pas uniquement les joueurs de golf. La majorité des cas sont causés par des gestes répétitifs sollicitant excessivement les muscles et les tendons de l’avant-bras, souvent dans un contexte professionnel ou lors d’autres activités physiques. 

Guérit-on d’un « golfer’s elbow » ?

Oui, dans la grande majorité des cas, le « golfer’s elbow » guérit spontanément en quelques mois. Lorsque des traitements sont nécessaires (comme de la physiothérapie, des infiltrations ou, plus rarement, une intervention chirurgicale), l’évolution reste généralement favorable et les récidives sont peu fréquentes.

Un « golfer’s elbow » nécessite-t-il toujours une intervention chirurgicale ? 

Non, la chirurgie n’est envisagée qu’en dernier recours. Elle est réservée aux cas chroniques et douloureux, lorsque les autres traitements n’ont pas fonctionné. Dans la grande majorité des cas, le « golfer’s elbow » guérit spontanément en quelques mois.

Quelle est la différence entre un « tennis elbow » et un « golfer’s elbow » ?

Le “tennis elbow” (épicondylite latérale) provoque des douleurs sur la face externe du coude, alors que le “golfer’s elbow” (épicondylite médiale) se manifeste sur la face interne. Ces deux troubles résultent d’une sursollicitation des tendons de l’avant-bras, mais ils affectent des zones musculaires distinctes.

Le chiffre

L’épicondylite médiale est 4 à 7 fois moins fréquente que l’épicondylite latérale (ou « tennis elbow », coude du joueur de tennis).

Le saviez-vous ?

Les golfeurs professionnels souffrent moins fréquemment de « golfer’s elbow » que les amateurs.
Comme dans le cas de l’épicondylite latérale, les sportifs amateurs sont plus fréquemment touchés que les professionnels. Cette différence s’explique principalement par des erreurs techniques, des gestes mal maîtrisés ou encore un tonus musculaire insuffisant.

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