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Luxation acromio-claviculaire

La luxation acromio-claviculaire correspond à une atteinte de l’articulation reliant la clavicule à l’acromion de l’omoplate. Cette lésion survient le plus souvent après un traumatisme direct, tel qu’une chute sur l’épaule, et touche principalement les jeunes adultes pratiquant des activités sportives. Bien qu’elle puisse paraître moins spectaculaire qu’une luxation gléno-humérale, elle reste douloureuse et nécessite une prise en charge adaptée pour éviter des séquelles fonctionnelles.

Symptômes de la luxation acromio-claviculaire

La luxation acromio-claviculaire se manifeste par une douleur aiguë immédiatement après le traumatisme, souvent associée à une sensation de craquement. Le patient décrit une gêne fonctionnelle importante et une limitation des mouvements du bras. À l’examen, on observe fréquemment un gonflement localisé, parfois accompagné d’une déformation visible avec une saillie de l’extrémité externe de la clavicule. La palpation révèle une sensibilité marquée au niveau de l’articulation et, dans les formes plus sévères, une instabilité de la clavicule.

Causes de la luxation acromio-claviculaire

La luxation acromio-claviculaire survient généralement à la suite d’un traumatisme direct sur l’épaule. Le mécanisme le plus fréquent est une chute sur l’épaule qui entraîne un déplacement de l’acromion par rapport à la clavicule et met en tension les structures ligamentaires environnantes. 
Outre les chutes, les chocs violents rencontrés lors de la pratique de sports de contact ou de vitesse (rugby, football, cyclisme, ski) sont souvent en cause. Dans les formes sévères, le déplacement de la clavicule peut provoquer une atteinte des tissus environnants, notamment le plexus brachial, bien que cela reste rare.

Facteurs de risque de la luxation acromio-claviculaire

Même si toute personne exposée à un traumatisme de l’épaule peut développer une luxation acromio-claviculaire, certaines situations augmentent significativement le risque.
Les jeunes adultes, particulièrement actifs et sportifs, constituent la population la plus exposée. La pratique d’activités impliquant des contacts physiques ou un risque élevé de chute multiplie les probabilités de blessure.
La récurrence est également un facteur de risque notable. Une personne ayant déjà subi une luxation de l’épaule ou une entorse sévère des ligaments de l’articulation acromio-claviculaire présente une instabilité résiduelle qui fragilise l’articulation. Certaines morphologies caractérisées par une laxité ligamentaire naturelle peuvent aussi favoriser les lésions répétées. Enfin, le sexe masculin est plus représenté parmi les patients victimes de luxations de l’épaule, probablement en lien avec une plus forte exposition aux sports de contact et aux activités à risque.

Diagnostic de la luxation acromio-claviculaire

Le diagnostic repose sur un examen clinique minutieux complété par des examens d’imagerie. Lors de la consultation, le médecin recherche une douleur vive localisée au niveau de l’articulation acromio-claviculaire, une déformation éventuelle avec ascension de l’extrémité de la clavicule et une mobilité anormale.
Des tests spécifiques, comme l’adduction forcée du bras devant la poitrine (cross-body adduction test), permettent d’isoler l’articulation et de reproduire la douleur, renforçant ainsi la suspicion diagnostique. Les radiographies constituent l’examen de référence pour confirmer la luxation et en préciser le type. Ces examens permettent de classer la luxation selon la classification de Rockwood, qui distingue six stades en fonction du degré de déplacement de la clavicule et de l’atteinte ligamentaire.
Dans les cas plus complexes ou lorsque l’on suspecte une atteinte ligamentaire ou cartilagineuse associée, une IRM peut être proposée. Elle offre une meilleure visualisation des tissus mous et permet de guider la stratégie thérapeutique.

Traitements de la luxation acromio-claviculaire

La prise en charge dépend du type de luxation, classé selon la gravité. Dans les formes légères (types I et II), le traitement est généralement conservateur. Il repose sur l’immobilisation du bras à l’aide d’une écharpe quelques jours, associée à des antalgiques et de la glace pour soulager la douleur et limiter l’inflammation. Dès que la douleur le permet, il convient de remobiliser l’épaule. La rééducation débute rapidement afin de prévenir l’enraidissement de l’articulation.
Pour les luxations de type III, le traitement initial est souvent non chirurgical, mais une chirurgie peut être envisagée, notamment chez les jeunes sportifs, afin de réduire le risque d’instabilité chronique. Les patients non opérés peuvent ressentir des symptômes persistants jusqu’à trois mois.
Pour les formes les plus sévères (types IV, V et VI), la chirurgie est indiquée. L’intervention vise à rétablir l’alignement entre la clavicule et l’acromion, et à réparer ou reconstruire les ligaments coraco-claviculaires. La prise en charge chirurgicale doit être réalisée en temps opportun afin d’éviter des séquelles fonctionnelles durables.
La rééducation occupe une place centrale dans toutes les formes de traitement. Elle permet de récupérer la mobilité, de renforcer les muscles de l’épaule et de stabiliser l’articulation. Les patients actifs peuvent reprendre leur sport lorsque la douleur a disparu et que la force ainsi que l’amplitude du mouvement sont équivalentes au côté non atteint.

Evolutions et complications possibles

Dans la majorité des cas, l’évolution après une luxation acromio-claviculaire est favorable, surtout pour les formes peu déplacées. Les patients retrouvent une épaule fonctionnelle et indolore en quelques semaines. Toutefois, certaines complications peuvent apparaître, en particulier si la lésion n’a pas été correctement diagnostiquée ou traitée.
Une instabilité chronique de l’articulation peut se développer, rendant l’épaule douloureuse lors des activités physiques ou des gestes du quotidien. Cette instabilité peut évoluer vers une arthrose acromio-claviculaire, caractérisée par une usure progressive de l’articulation et des douleurs persistantes.

Prévention de la luxation acromio-claviculaire

Il n’est pas possible d’éviter une luxation acromio-claviculaire, mais certaines mesures permettent de réduire le risque. La pratique régulière d’exercices de renforcement musculaire, en particulier au niveau de la coiffe des rotateurs et des muscles stabilisateurs de l’omoplate, contribue à protéger l’articulation.

Quand contacter le médecin ?

Toute douleur vive, associée à une déformation visible de l’épaule ou à une limitation immédiate des mouvements, particulièrement après un traumatisme, doit conduire à consulter rapidement un médecin. Une luxation acromio-claviculaire doit être évaluée rapidement par un professionnel de santé. Il est déconseillé de tenter de remettre l’articulation en place soi-même, au risque d’aggraver les lésions et entrainer des complications.

La prise en charge à l’Hôpital de La Tour

L’Hôpital de La Tour assure une prise en charge complète des luxations acromio. Les spécialistes en orthopédie et traumatologie réalisent un diagnostic précis par examens cliniques et radiographiques, puis proposent un traitement adapté, conservateur ou chirurgical selon le type de luxation. La rééducation est assurée par des physiothérapeutes afin de favoriser un retour rapide et sûr aux activités quotidiennes et sportives.

FAQ sur la luxation acromio-claviculaire

Qu’est-ce qu’une luxation acromio-claviculaire ?
C’est une lésion de l’articulation située entre la clavicule et l’acromion de l’omoplate. Elle survient après un traumatisme direct, comme une chute sur l’épaule.

Quels sont les premiers symptômes ?
La douleur est immédiate et intense, souvent accompagnée d’un gonflement et parfois d’une déformation visible au-dessus de l’épaule.

Est-ce la même chose qu’une luxation de l’épaule ?
Non. La luxation acromio-claviculaire touche l’articulation entre la clavicule et l’acromion, alors que la luxation gléno-humérale concerne l’articulation principale de l’épaule où l’humérus sort de son logement.

Comment le médecin pose-t-il le diagnostic ?
Par un examen clinique ciblé, complété par des radiographies spécifiques. Dans certains cas, une IRM est utile pour visualiser les ligaments et les tissus mous.

Faut-il toujours opérer ?
Non. Les formes légères guérissent avec une simple immobilisation et de la rééducation. La chirurgie est réservée aux luxations sévères ou aux patients très actifs dont l’épaule risque de rester instable.

Combien de temps dure la récupération ?
Selon la gravité, la récupération peut prendre de quelques semaines pour une forme légère à plusieurs mois pour une luxation sévère nécessitant une intervention chirurgicale.

Peut-on prévenir ce type de blessure ?
Un bon renforcement musculaire de l’épaule, la pratique de gestes techniques adaptés et le port d’équipements de protection dans certains sports réduisent les risques.

Que faire immédiatement après une chute suspecte ?
Il faut immobiliser l’épaule et consulter sans tarder. Il est déconseillé d’essayer de remettre l’articulation en place soi-même.

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