Symptômes de la pancréatite
La manifestation la plus fréquente, qu’il s’agisse de la forme aiguë ou chronique, est une douleur intense localisée dans la partie supérieure de l’abdomen, irradiant souvent vers le dos.
Dans le cadre d’une pancréatite aiguë, la douleur peut survenir de manière soudaine ou progressive, durer plusieurs jours, et s’accompagner de nausées, de vomissements, de fièvre, d’un abdomen gonflé et sensible ainsi que d’un rythme cardiaque accéléré.
La forme chronique, quant à elle, se traduit souvent par une douleur abdominale persistante ou récurrente, aggravée après les repas, mais peut aussi évoluer vers des troubles digestifs liés au déficit enzymatique : selles grasses et malodorantes, diarrhée, perte de poids involontaire et parfois absence totale de douleur.
Causes de la pancréatite
La pancréatite survient lorsque les enzymes digestives normalement activées dans l’intestin s’activent trop tôt à l’intérieur du pancréas. Ce phénomène entraîne une autodigestion du tissu pancréatique et déclenche une réaction inflammatoire.
Facteurs de risque de la pancréatite
Plusieurs éléments peuvent augmenter le risque de développer une pancréatite :
- Alcool : la consommation excessive est associée à de nombreux cas, aussi bien aigus que chroniques.
- Tabac : les fumeurs ont trois fois plus de risques de développer une pancréatite chronique ; l’arrêt réduit ce risque.
- Obésité : un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 augmente la probabilité de survenue.
- Calculs biliaires et troubles métaboliques : la présence de calculs, un diabète, un excès de triglycérides ou de calcium sanguin, ainsi que certaines maladies auto-immunes constituent des facteurs reconnus.
- Prédisposition génétique : des mutations (par ex. gène PRSS1) ou des antécédents familiaux de pancréatite accroissent le risque.
- Facteurs démographiques : les hommes et les personnes afro-américaines sont davantage exposés.
- Âge : la pancréatite chronique apparaît le plus souvent entre 30 et 40 ans, mais la forme aiguë peut survenir à tout âge, y compris chez les enfants, dont l’incidence augmente.
- Certains médicaments
Diagnostic de la pancréatite
Le diagnostic de la pancréatite repose sur des examens cliniques, biologiques et radiologiques. Les médecins commencent par interroger le patient sur ses symptômes, ses antécédents personnels et familiaux, ainsi que ses habitudes de vie, notamment la consommation d’alcool et de tabac. L’examen clinique recherche des douleurs abdominales, une sensibilité à la palpation ou encore des signes associés comme la fièvre ou l’ictère (une jaunisse).
Les analyses biologiques constituent une étape essentielle. Un taux de lipase ou d’amylase au moins trois fois supérieur à la normale est fortement évocateur d’une pancréatite aiguë.
Enfin, l’imagerie médicale complète le diagnostic et recherche la cause. L’échographie abdominale est l’examen de première intention pour détecter des calculs biliaires. D’autres techniques, comme la tomodensitométrie (CT-scan), l’IRM et/ou l’échoendoscopie, permettent d’évaluer l’étendue des lésions ou de déceler des anomalies plus fines et de rechercher la cause de la pancréatite.
Traitements de la pancréatite
La prise en charge varie selon qu’il s’agit d’une forme aiguë ou chronique, mais repose avant tout sur des soins de support. La pancréatite aiguë requiert le plus souvent une hospitalisation afin d’assurer une réhydratation intraveineuse, une prise en charge de la douleur et une surveillance rapprochée. Le repos pancréatique est recommandé en début d’évolution : l’alimentation est suspendue pendant 24 à 48 heures, puis reprise progressivement. Lorsque l’alimentation orale n’est pas possible, une nutrition entérale par sonde est préférée car elle réduit les risques infectieux par rapport à la nutrition intraveineuse. Les antalgiques, souvent opioïdes, sont utilisés pour contrôler la douleur parfois très intense. Des antiémétiques peuvent être prescrits en cas de nausées et de vomissements.
Une prévention des phlébites ou embolie veineuse est souvent nécessaire.
En parallèle, l’identification et le traitement de la cause sont essentiels. Si des calculs biliaires sont responsables, une sphinctérotomie endoscopique (ERCP) et/ou une chirurgie de la vésicule biliaire (cholécystectomie) peuvent être proposés. Si l’origine est métabolique (hypertriglycéridémie, hypercalcémie), des mesures spécifiques sont mises en place. Dans les formes chroniques, la prise en charge est souvent au long cours. Elle inclut des suppléments enzymatiques pour améliorer la digestion, un suivi nutritionnel, des antalgiques adaptés et, si nécessaire, des interventions endoscopiques ou chirurgicales pour soulager une obstruction ou retirer un tissu pancréatique endommagé.
Evolutions et complications possibles
La majorité des pancréatites aiguës sont bénignes et évoluent favorablement avec un traitement adapté. Toutefois, environ 15 à 20 % des patients développent une forme sévère, pouvant engager le pronostic vital.
Les complications aiguës incluent une défaillance rénale, des troubles respiratoires, des infections pancréatiques, ou encore la formation de pseudokystes remplis de liquide qui peuvent s’infecter ou se rompre.
La pancréatite chronique, quant à elle, entraîne progressivement une insuffisance pancréatique exocrine et endocrine. Cela se traduit par une malabsorption des nutriments, une perte de poids, une dénutrition, mais aussi par un diabète lié à la destruction des cellules productrices d’insuline. Enfin, l’inflammation chronique est reconnue comme un facteur de risque de cancer du pancréas, avec un risque accru estimé entre 1 et 2 % chez les patients atteints de pancréatite chronique.
Prévention de la pancréatite
La prévention repose largement sur l’adoption de comportements favorables à la santé. L’arrêt de la consommation d’alcool est l’une des mesures les plus efficaces, car l’alcool est responsable d’un grand nombre de cas de pancréatite, tant aigus que chroniques. De même, le sevrage tabagique contribue à réduire le risque, notamment de pancréatite chronique. Le maintien d’un poids santé permet également de diminuer le risque de calculs biliaires, cause fréquente de pancréatite. Une alimentation équilibrée, riche en fibres et pauvre en graisses saturées, limite l’apparition de ces calculs. La prise en charge du diabète, ainsi que la surveillance des taux de triglycérides et de calcium sanguins, fait partie intégrante des mesures de prévention. Enfin, chez les personnes ayant des antécédents familiaux de pancréatite ou une prédisposition génétique, une surveillance médicale régulière est essentielle afin de dépister précocement tout signe d’inflammation.
Quand contacter le médecin ?
La pancréatite peut évoluer rapidement vers des formes graves. Il est donc recommandé de consulter un médecin en urgence lorsqu’apparaissent des douleurs abdominales soudaines, intenses et persistantes, surtout si elles irradient dans le dos. L’apparition de fièvre, de nausées, de vomissements ou d’un ictère (jaunissement de la peau et des yeux) doit également alerter. Ces symptômes peuvent être les signes d’une infection grave, d’une obstruction ou d’une complication mettant en jeu le pronostic vital. Retarder la consultation peut avoir des conséquences sérieuses.
La prise en charge à l’Hôpital de La Tour
À l’Hôpital de La Tour, la prise en charge de la pancréatite s’inscrit dans une approche multidisciplinaire qui associe les compétences de gastroentérologues, radiologues, chirurgiens, intensivistes et nutritionnistes. Grâce à son service d’urgences disponible 24h/24 et 7j/7, l’établissement assure une réponse rapide et adaptée aux patients présentant une douleur abdominale aiguë évocatrice de pancréatite.
FAQ sur la pancréatite
La pancréatite est-elle une maladie fréquente ?
Oui. Elle est l’une des principales causes d’hospitalisation pour pathologie digestive. La pancréatite aiguë est de plus en plus diagnostiquée, notamment en lien avec l’augmentation de l’obésité et des calculs biliaires.
Quelle différence entre pancréatite aiguë et chronique ?
La forme aiguë apparaît brutalement et disparaît en quelques jours avec traitement, tandis que la forme chronique évolue sur plusieurs années, entraînant des lésions irréversibles et des troubles digestifs persistants.
Quelles sont les causes les plus courantes ?
Les calculs biliaires et la consommation excessive d’alcool représentent à eux seuls près de 80 % des cas.
La pancréatite peut-elle être prévenue ?
Oui, en partie. Éviter l’alcool, arrêter de fumer, maintenir un poids santé et surveiller les taux de triglycérides et de calcium sanguins réduit le risque.
Quels sont les symptômes typiques ?
La douleur abdominale haute irradiant vers le dos est le signe le plus fréquent. Elle peut s’accompagner de nausées, vomissements, fièvre, accélération du pouls ou encore jaunissement de la peau.
Comment traite-t-on une pancréatite aiguë ?
Le traitement repose sur l’hospitalisation avec réhydratation intraveineuse, antalgiques, mise au repos du pancréas et traitement de la cause, par exemple l’extraction de calculs biliaires.
Quelles complications peuvent survenir ?
Elles vont de l’insuffisance rénale et respiratoire aux infections pancréatiques, pseudokystes, nécrose, malnutrition, diabète et augmentation du risque de cancer pancréatique.