Symptômes d’une rupture de la coiffe des rotateurs
Lorsque la rupture est accidentelle (typiquement, à la suite d’une chute), la personne ressent une vive douleur, avec parfois une sensation de craquement à l’intérieur de l’articulation. Presque immédiatement, elle éprouve de la peine à bouger normalement l’épaule.
En fait, c’est la douleur qui est le symptôme principal d’une rupture de la coiffe des rotateurs ; elle se manifeste surtout lorsque l’épaule est sollicitée, mais peut également réveiller la personne la nuit. Il arrive cependant, lorsque la déchirure fait suite à un phénomène d’usure, qu’elle soit d’apparition tardive.
En tous les cas, on observe une faiblesse musculaire ou une fatigabilité, en particulier lors de mouvements répétitifs du bras vers le haut.
Causes de la rupture de la coiffe des rotateurs
La lésion peut être d’origine :
- traumatique (choc ou chute sur le moignon de l’épaule, charge excessive),
- dégénérative (phénomènes d’usure ou de surcharge),
- mixte (dans certains cas, ces deux facteurs s’additionnent).
Il est souvent difficile de déterminer lequel de ces facteurs a été prépondérant dans le développement de la rupture.
Chez le sujet plus âgé, un simple faux mouvement lors d’une activité anodine, comme étendre du linge ou soulever un sac de commissions, peut suffire.
Facteurs de risque
Même si les lésions partielles sont fréquentes dès l’âge de 50 ans, elles sont rarement transfixiantes (complètes) avant 60 ans (de l’ordre de moins de 10%, même chez des patients âgés), et touchent dans 85% des cas le tendon sus-épineux. Les lésions accidentelles touchent le sujet jeune, en général de moins de 50 ans et surviennent lors de sports de contacts comme le hockey sur glace, le rugby, le snowboard, etc.
Il existe de nombreux facteurs de risque qu’ils soient morphologiques (forme de l’omoplate ou de l’humérus), génétiques ou environnementaux (diabète, hypercholestérolémie, tabagisme, alcoolisme,…).
Traitements de la rupture de la coiffe des rotateurs
Après une déchirure, la mobilité peut revenir d’elle-même en l’espace de quelques semaines, mais les douleurs ressenties au niveau du moignon de l’épaule persistent le plus souvent.
On commence par prescrire une mise au repos, avec des séances de physiothérapie, des antidouleurs, des anti-inflammatoires. Ce traitement dit conservateur vise deux objectifs : réduire les douleurs et permettre une mobilisation suffisante de l’épaule pour entamer une rééducation. L’application complémentaire de chaud et de froid peut s’avérer utile. Chez un bon nombre de patients, ces mesures suffisent. Cette option conservatrice a un sens surtout en cas de rupture partielle, chez le patient âgé et lorsque le traitement conservateur porte ses fruits. Elle est contrindiquée chez le patient jeune et actif présentant une lésion importante, surtout si l’origine traumatique est claire.
En cas d’échec du traitement, c’est-à-dire en l’absence d’amélioration au bout de plusieurs mois, une intervention chirurgicale peut être envisagée. La décision d’opérer dépend de divers facteurs : en plus de la gravité de la rupture, de l’intensité de la douleur et des retentissements sur la mobilité de l’articulation, on tient également compte de l’âge, de la motivation, du niveau d’activité physique et du contexte socioprofessionnel du patient.
Il existe plusieurs options chirurgicales : si les tendons sont réparables, une chirurgie arthroscopique*Technique chirurgicale qui permet de réaliser diverses opérations en ne pratiquant que quelques petites incisions et en utilisant une petite caméra. Considérée comme peu invasive cette technique entraîne un faible nombre de complications et permet un retour rapide à la pratique sportive. de la coiffe des rotateurs est proposée. Si la réparation tendineuse est contrindiquée ou impossible, des techniques soit palliatives (transferts tendineux) soit prothétiques sont alors évaluées.
Globalement, la guérison spontanée est rare. Même lorsque la mobilité de l’épaule est bien ou assez bien préservée, on observe une persistance des douleurs et, dans un certain nombre de cas, une perte de mobilité plus ou moins importante.
Prévention de la rupture de la coiffe des rotateurs
Les recommandations médicales habituelles en matière d’hygiène de vie prévalent aussi pour la prévention de la rupture de la coiffe des rotateurs :
- pratiquer une activité physique régulière et adaptée,
- manger sainement,
- éviter le tabac et l’alcool.
Il est important de s’abstenir de fumer avant une opération de la coiffe des rotateurs et durant la période de rééducation qui suit, car le tabac influence négativement le processus de guérison et son résultat final.
Quand contacter le médecin ?
Des douleurs invalidantes résistant au traitement conservateur sus-mentionné durant plus de 2 mois devraient motiver une consultation chez votre médecin de famille.
La prise en charge à l’Hôpital de La Tour
La première étape consiste à effectuer un examen clinique qui sera effectué par un médecin du sport ou un chirurgien de l'épaule. En cas de suspicion, le bilan sera complété par une radiographie conventionelle et une échographie. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) n’est indiquée qu’en cas de doute ou de bilan préopératoire.