Symptômes du canal lombaire étroit
Le signe principal est la claudication intermittente neurogène : des douleurs, une sensation de fatigue ou de lourdeur dans les jambes apparaissent à la marche, s’aggravent en position debout et s’atténuent en s’asseyant ou en se penchant en avant. Ces symptômes s’expliquent par la compression des nerfs lors de l’extension de la colonne et leur libération lors de la flexion.
D’autres symptômes peuvent accompagner ces douleurs :
- fourmillements ou engourdissements (paresthésies),
- crampes,
- faiblesse dans les jambes.
Les douleurs lombaires (du bas du dos) peuvent être présentes, mais elles ne sont pas toujours liées à la sténose. Ces signes peuvent évoluer lentement et limiter progressivement le périmètre de marche ou les activités quotidiennes.
Causes du canal lombaire étroit
On distingue deux formes principales :
- Forme congénitale : le canal est étroit dès la naissance. Les symptômes apparaissent plus tôt, souvent entre 30 et 40 ans.
- Forme acquise : c’est la plus fréquente, elle résulte des processus dégénératifs liés au vieillissement. Les disques s’usent, les ligaments s’épaississent et les articulations se déforment, ce qui réduit l’espace dans le canal rachidien.
D’autres causes peuvent également entraîner une sténose : hernie discale, ostéophytes (excroissances osseuses), traumatisme ou fracture ou spondylolisthésis dégénératif (glissement d’une vertèbre sur une autre).
Facteurs de risque du canal lombaire étroit
Le vieillissement est le facteur principal, souvent associé à des antécédents de lombalgies. Une prédisposition génétique ou une anomalie anatomique de la colonne (comme une scoliose) peut favoriser l’apparition ou l’aggravation d’un canal lombaire étroit.
Diagnostic du canal lombaire étroit
Le diagnostic est d’abord clinique : le médecin interroge le patient sur les douleurs et les difficultés à la marche, puis recherche des signes neurologiques (réflexes diminués, perte de sensibilité, faiblesse musculaire, mais l’examen clinique est le plus souvent normal). L’IRM est l’examen de référence : elle montre le degré de rétrécissement et permet d’identifier la cause. Un scanner peut être réalisé lorsque l’IRM est contre-indiquée.
Traitements du canal lombaire étroit
La prise en charge dépend de la gravité des symptômes et de leur retentissement sur la qualité de vie.
Traitement non chirurgical (en première intention)
- Médicaments antidouleur et anti-inflammatoires.
- Infiltrations de corticoïdes (efficacité variable).
- Physiothérapie : exercices pour renforcer les muscles et améliorer la posture.
Traitement chirurgical
Si les douleurs persistent ou limitent trop la marche, une chirurgie de décompression peut être proposée pour libérer les nerfs. Les études montrent que cette option apporte souvent une amélioration plus efficace sur le long terme.
L’endoscopie biportale : une technique moderne
Cette méthode utilise deux petites incisions millimétriques : l’une pour la caméra, l’autre pour les instruments.
Elle permet une décompression précise tout en limitant les lésions musculaires.
Ses principaux avantages :
- douleurs post-opératoires réduites,
- récupération plus rapide,
- souvent sans pose d’implants,
- risque global de complication faible (moins de 2 %).
Évolutions et complications possibles
La maladie évolue lentement : chez beaucoup de patients, les symptômes restent modérés. Dans les cas plus sévères, la marche devient difficile.
La complication la plus grave, mais rare, est le syndrome de la queue de cheval, qui provoque une perte du contrôle urinaire ou anal, un engourdissement de la région génitale, une paralysie des jambes.
C’est une urgence chirurgicale. Il est rare d’en arriver à ce stade, la plupart du temps les patients se font opérer pour des symptômes moins graves, mais handicapants.
Prévention du canal lombaire étroit
Il est difficile de prévenir complètement la sténose lombaire, mais on peut en ralentir la progression des symptômes et leur impact sur la qualité de vie. Parmi les mesures recommandées :
- maintenir une bonne forme physique,
- renforcer les muscles du dos et de l’abdomen,
- adopter de bonnes postures,
- éviter le port de charges lourdes de façon répétée.
Quand contacter le médecin ?
Il est conseillé de consulter un médecin lorsque des douleurs dans les jambes apparaissent de façon répétée à la marche, et sont soulagées en position assise ou penchée en avant. L’apparition de fourmillements, d’engourdissements ou d’une faiblesse musculaire doit également alerter, surtout si ces symptômes s’aggravent.
Une consultation d’urgence s’impose en cas de :
- Perte de contrôle de la vessie ou des selles,
- Sensation d’un engourdissement dans la région intime,
- Difficultés soudaines à marcher.
La prise en charge à l’Hôpital de La Tour
L’Hôpital de La Tour propose une prise en charge multidisciplinaire : chirurgiens du rachis (orthopédistes ou neurochirurgiens), rhumatologues, médecins rééducateurs et physiothérapeutes, clinique de la douleur, collaborent pour établir un plan personnalisé.
L’établissement maîtrise les techniques mini-invasives comme l’endoscopie biportale, sous la direction du Dr Antonio Faundez, qui forme également d’autres chirurgiens à cette méthode.
Une rééducation adaptée est ensuite proposée pour aider chaque patient à retrouver sa mobilité et son autonomie.