
Une technique mini-invasive qui préserve les tissus musculaires
L’endoscopie monoportale, développée depuis les années 80, s’est popularisée dans les années 90. Cependant, sa complexité et la longue courbe d’apprentissage ont ralenti son adoption. Plus récente, l’endoscopie biportale repose sur l’utilisation de deux petites incisions : l’une pour une caméra permettant une vision de précision, l’autre pour insérer les instruments chirurgicaux. Cette technique, plus proche de l’arthroscopie, offre au chirurgien une liberté de mouvement accrue et permet des interventions plus minutieuses, notamment pour le traitement du canal lombaire étroit.
"Contrairement à la chirurgie classique, qui implique une ouverture et un décollement musculaire, l’endoscopie biportale permet de traiter les pathologies de manière plus ciblée, en préservant les structures musculaires et articulaires essentielles à la stabilité de la colonne vertébrale." explique le Dr. Faundez.
Un bénéfice majeur pour les patients
Trois ans après la première intervention en Suisse romande, l’endoscopie biportale s’est imposée comme une alternative de choix pour diverses pathologies de la colonne vertébrale :
- Hernies discales lombaires et cervicales
- Canal lombaire étroit
- Cas de scoliose dégénérative
Chez les seniors, notamment ceux souffrant de scoliose dégénérative, cette approche permet d’élargir le canal lombaire sans poser de tiges métalliques, réduisant ainsi les risques de complications. Contrairement à la chirurgie ouverte, l’endoscopie minimise les dommages musculaires et articulaires. Cette technique permet une récupération plus rapide et réduit considérablement les douleurs post-opératoires.
"Nous avons élargi son utilisation aux hernies cervicales et au traitement du canal lombaire étroit, avec d’excellents résultats. Chez les patients âgés, elle permet souvent d'éviter la mise en place d’implants pour stabiliser la colonne, ce qui réduit les complications. De leur côté, les sportifs de haut niveau peuvent reprendre la compétition très rapidement, parfois seulement un mois après l’intervention. Un progrès considérable par rapport aux six semaines à trois mois nécessaires auparavant."
Une avancée technologique au service de la précision
Ce n’est pas tout l’endoscopie biportale réduit également le risque de complications comme la brèche durale, dont l’incidence passe de 4-5% en chirurgie classique à moins de 2%. Cette technique exige une adaptation des chirurgiens, notamment pour maîtriser la vision indirecte et l’utilisation d’instruments spécifiques.
L’avenir de l’endoscopie passera par des innovations telles que la navigation chirurgicale et la réalité augmentée, qui permettent une plus grande précision et réduisent les risques opératoires, notamment au niveau cervical.
"Aujourd’hui, des améliorations techniques sont en cours avec des systèmes de navigation pour mieux nous repérer et assurer un travail chirurgical encore plus sûr. La réalité augmentée, nous permettra de visualiser en temps réel la structure de la colonne, et est une évolution très prometteuse."
Par ailleurs, de nouvelles techniques permettent d’introduire des implants de manière beaucoup moins invasive, ouvrant ainsi la voie à des traitements plus ciblés pour les scolioses et autres déformations.
L’Hôpital de La Tour fait figure comme un centre de référence pour l’endoscopie biportale. Dr Faundez ne se contente pas de pratiquer cette technique : il forme également d’autres chirurgiens, en Suisse et à l’international. Une collaboration essentielle pour poursuivre le développement de l’endoscopie et ouvrir de nouvelles perspectives pour la chirurgie de demain.
Visionner l'intégralité de l'interview du Dr. Faundez :