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Cancer du testicule

Le cancer du testicule est la tumeur solide la plus fréquente chez les hommes jeunes, en particulier entre 15 et 45 ans. Il représente environ 1 à 2 % de l’ensemble des cancers masculins. Bien que relativement rare, il se distingue par son excellent pronostic : les taux de survie à cinq ans dépassent les 95 %, grâce aux progrès thérapeutiques majeurs réalisés ces dernières décennies.

Types de cancer du testicule

Environ 95 % des cancers testiculaires sont des tumeurs germinales, issues des cellules responsables de la production des spermatozoïdes. Ces tumeurs se divisent en deux grandes catégories : les tumeurs séminomateuses et les tumeurs non-séminomateuse, chacune ayant un comportement clinique, une évolution et une sensibilité aux traitements distincts.
Les tumeurs non germinales (environ 5 %) incluent notamment les tumeurs des cordons sexuels (tumeurs de Leydig ou de Sertoli) et les tumeurs des annexes testiculaires, beaucoup plus rares.

Séminomateuses

Les tumeurs séminomateuses représentent environ 50 % des cas. Elles touchent principalement les jeunes adultes et sont souvent diagnostiqués à un stade localisé. Leur évolution est généralement plus lente, et elles répondent favorablement aux traitements, notamment la chimiothérapie ou dans certains cas la radiothérapie. Ce type de tumeur est également associé à un meilleur pronostic global.

Non-séminomateuses

Les tumeurs non-séminomateuses constituent 40 à 45 % des tumeurs germinales. Leur comportement est plus agressif, avec une croissance plus rapide et une tendance à la dissémination métastatique précoce. Elles regroupent plusieurs sous-types histologiques : carcinome embryonnaire, choriocarcinome, tératome postpubertaire, tumeur vitelline et tumeurs trophoblastiques rares.

Certaines tumeurs combinent plusieurs sous-types et sont alors qualifiées de tumeurs germinales mixtes. Il existe également des tumeurs germinales rares qui ne dérivent pas d’un état in situ, comme les tumeurs spermatocytaires, typiquement retrouvées chez les hommes plus âgés.

Tumeurs non germinales

Enfin, les tumeurs non germinales représentent moins de 5 % des cas et comprennent les tumeurs des cordons sexuels et stromaux (comme les tumeurs de Leydig ou de Sertoli) et les tumeurs des annexes testiculaires. Bien que rares, elles nécessitent une prise en charge spécialisée.

Symptômes du cancer du testicule

Le plus souvent, le cancer du testicule se manifeste par une masse palpable, indolore au niveau d’un seul testicule. Cette anomalie, ressentie à la palpation ou visible, peut s’accompagner d’une sensation de lourdeur dans le scrotum, d’un gonflement soudain ou d’une douleur sourde dans le bas-ventre ou l’aine.
Dans une minorité de cas, le patient rapporte une douleur aiguë, en lien avec une hémorragie intratumorale ou un infarctus du tissu tumoral. D'autres signes peuvent inclure une augmentation du volume mammaire (gynécomastie) ou encore des douleurs dorsales ou thoraciques lorsqu’il existe une extension métastatique.

Causes du cancer du testicule

Dans la majorité des cas, la cause exacte du cancer du testicule demeure inconnue. La maladie débute par une altération du matériel génétique d’une cellule germinale, qui échappe aux mécanismes naturels de régulation cellulaire. Ces cellules se multiplient alors de manière anarchique, formant une masse tumorale qui, avec le temps, peut envahir les tissus voisins ou se disséminer dans d’autres parties du corps.
La grande majorité des cancers testiculaires naissent à partir des cellules germinales, responsables de la production des spermatozoïdes. Les scientifiques ignorent encore les raisons précises de cette altération génétique, bien que plusieurs facteurs de risque soient aujourd’hui bien documentés.

Facteurs de risque du cancer du testicule

Plusieurs facteurs augmentent le risque de développer un cancer du testicule, sans toutefois en garantir la survenue.
L’antécédent de cryptorchidie, c’est-à-dire de testicule non descendu à la naissance, est l’un des facteurs les mieux établis. Ce risque est multiplié par 4 à 8, et il est d’autant plus élevé si la chirurgie de correction (orchidopexie) est tardive.
Une infertilité masculine ou des troubles de la spermatogenèse sont également associés à un risque accru, sans que le lien exact ne soit totalement élucidé. À cela s’ajoutent l’antécédent personnel de cancer du testicule (risque de cancer controlatéral multiplié par 12), l’hérédité familiale (père ou frère atteint), ainsi que certaines anomalies génétiques.
Des expositions prénatales à certaines hormones de synthèse ou pesticides perturbateurs endocriniens ont également été corrélées à un risque accru, tout comme des troubles du développement testiculaire.

Diagnostic du cancer du testicule

Le diagnostic du cancer du testicule repose d’abord sur un examen clinique minutieux. Toute masse palpable ou toute modification du volume testiculaire doit amener à consulter rapidement. L’évaluation initiale comprend une échographie testiculaire, qui permet de différencier les masses intra- et extratesticulaires, et de confirmer la nature solide de la lésion suspecte.
En parallèle, des marqueurs tumoraux sanguins sont systématiquement dosés : la bêta-hCG, l’alpha-foetoprotéine (AFP) et la lactate déshydrogénase (LDH). Ces marqueurs sont à la fois diagnostiques et pronostiques, et permettent le suivi ultérieur de la maladie.
Lorsque le cancer est suspecté, le geste chirurgical de référence est l’orchidectomie radicale par voie inguinale. Elle consiste à retirer le testicule atteint avec le cordon spermatique, sans transgression du scrotum, ce qui permet d’éviter la dissémination tumorale. Ce prélèvement permet la confirmation histologique et guide la stratégie thérapeutique.
Enfin, un bilan d’extension est réalisé pour évaluer la présence de métastases. Il inclut généralement une tomodensitométrie (CT-scan) thoraco-abdomino-pelvienne et des examens biologiques complémentaires.

Traitements du cancer du testicule

Le traitement repose avant tout sur la chirurgie : l’orchidectomie. Cet acte thérapeutique est systématique, quel que soit le stade de la maladie, et constitue le point de départ de toute stratégie.
Selon le type histologique (séminome ou non-séminome) et le stade d’extension, plusieurs options complémentaires peuvent être proposées :

  • Une surveillance active est envisageable dans certaines formes localisées, notamment les séminomes de stade I.
  • Une chimiothérapie, est indiquée en présence de facteurs de risque ou de métastases.
  • La radiothérapie est parfois utilisée, principalement pour les séminomes de stade précoce.
  • Enfin, une chirurgie complémentaire peut être envisagée en cas de masses résiduelles ou de formes non-séminomateuses spécifiques.

Le choix du traitement repose sur une évaluation pluridisciplinaire intégrant le type tumoral, le stade, l’état général du patient et ses souhaits, notamment en matière de fertilité.

Evolutions et complications possibles

Lorsqu’il est pris en charge rapidement, le cancer du testicule offre des taux de guérison parmi les plus élevés en oncologie. Le taux de survie à 5 ans avoisine 95 à 99 % pour les formes localisées, et reste supérieur à 80 % même en cas de maladie métastatique.
Cependant, certains patients peuvent présenter une rechute, souvent dans les deux premières années suivant le traitement. Des métastases peuvent apparaître au niveau des ganglions lymphatiques rétro-péritonéaux, des poumons, voire du foie ou du cerveau.
Les traitements, bien que efficaces, exposent à des effets secondaires à long terme : toxicité rénale ou auditive, infertilité, troubles hormonaux, second cancer, fatigue chronique, et risques cardiovasculaires accrus après chimiothérapie.
Il est donc impératif d’assurer un suivi médical rigoureux et prolongé, intégrant des bilans oncologiques réguliers, un soutien psychologique, et une évaluation de la fertilité, notamment chez les hommes jeunes.

Prévention du cancer du testicule

À ce jour, aucune stratégie de prévention éprouvée ne permet d’éviter l’apparition du cancer du testicule. La majorité des facteurs de risque identifiés, tels que la cryptorchidie ou les antécédents familiaux, ne sont ni modifiables ni évitables.
Néanmoins, il peut être bénéfique de connaître l’aspect habituel de ses testicules afin de pouvoir détecter toute modification précoce. Une vigilance personnelle reste donc souhaitable, en complément d’un suivi médical attentif chez les personnes à risque accru.

Quand contacter le médecin ?

Il est recommandé de consulter un médecin sans délai en présence de tout symptôme persistant, en particulier une masse palpable, une douleur testiculaire, une sensation de lourdeur dans le scrotum ou un changement dans la consistance ou le volume d’un testicule.
Une prise en charge rapide permet non seulement de confirmer ou d’écarter un diagnostic de cancer, mais aussi d’optimiser les chances de guérison lorsque la pathologie est avérée.

La prise en charge à l’Hôpital de La Tour

L’Hôpital de La Tour propose une prise en charge intégrée, rapide et coordonnée du cancer du testicule, du diagnostic à la surveillance post-thérapeutique. L’établissement dispose de l’ensemble des compétences médicales et chirurgicales nécessaires au traitement du cancer du testicule, ainsi que des technologies d’imagerie de dernière génération pour le bilan initial et le suivi.

FAQ sur le cancer du testicule

Le cancer du testicule est-il douloureux ?

Dans la majorité des cas, la tumeur est indolore. La douleur n’apparaît que dans certaines formes évoluées ou lorsqu’une hémorragie intratumorale survient.

Peut-on avoir des enfants après un cancer du testicule ?

Oui, dans de nombreux cas. L’autre testicule, s’il est sain, peut assurer la production hormonale et reproductive. Toutefois, certains traitements peuvent altérer la fertilité. Il est souvent proposé de congeler du sperme avant le traitement.

Ce cancer est-il héréditaire ?

Un antécédent familial augmente le risque, mais la grande majorité des cas survient sans histoire familiale connue.

Quels sont les premiers signes à surveiller ?

Une masse testiculaire, une sensation de lourdeur, une douleur scrotale inhabituelle ou une modification de la taille d’un testicule.

Une seule échographie suffit-elle pour le diagnostic ?

L’échographie est l’examen initial de référence, mais le diagnostic définitif repose sur l’analyse histologique après orchidectomie.

Pour aller plus loin sur le cancer du testicule

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Le chiffre

C’est le taux de survie à 5 ans tous stades confondus du cancer du testicule, ce qui en fait l’un des cancers les plus curables chez l’homme jeune.

Le saviez-vous ?

Le cancer du testicule, bien que rare, est le cancer le plus fréquent chez les hommes entre 15 et 35 ans. Par ailleurs, dans plus de 95 % des cas, la maladie ne touche qu’un seul testicule, permettant souvent de préserver une fonction reproductive normale après traitement.

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