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Maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI*). Elle peut atteindre l’ensemble du tube digestif, de la bouche à l’anus, mais concerne particulièrement l’iléon et le côlon.

L’inflammation des tissus qui caractérise cette maladie peut se déclarer à n’importe quel moment de la vie, mais le plus souvent chez le jeune adulte. La maladie de Crohn a la particularité d’évoluer par phases, avec une alternance de périodes de crise, appelées poussées, et de moments de rémission (sans symptômes). Les traitements ne permettent pas de guérir de cette maladie, mais une prise en charge adaptée peut aider les personnes qui en souffrent à mieux gérer les poussées et réduire le risque de rechute.

Symptômes de la maladie de Crohn

Les principaux symptômes de la maladie de Crohn sont des douleurs abdominales ou des modifications du transit et fréquemment de la diarrhée, ce qui peut grandement affecter la qualité de vie. 
D’autres symptômes très divers sont également possibles :

  • de la fièvre ;
  • des sudations nocturnes ;
  • une fatigue ;
  • du sang dans les selles ;
  • des aphtes buccaux ;
  • de l’arthrite (inflammation qui touche les articulations) ;
  • des lésions cutanées ou oculaires ;
  • des nausées ;
  • une perte d’appétit ou une perte de poids accompagnée de carences
  • chez un enfant souffrant de la maladie de Crohn, un retard de croissance ou de puberté.

Causes de la maladie de Crohn

Les causes de la maladie de Crohn sont multifactorielles. Il s’agit d’une maladie auto-immune, car le système immunitaire est trop virulent et attaque de manière inappropriée des composants normaux de la flore intestinale. Cela entraîne une inflammation chronique dans le tube digestif.

Facteurs de risque de la maladie de Crohn

Parmi les facteurs de risque environnementaux connus, on trouve le tabac, une alimentation riche en aliments ultra-transformés et la prise régulière d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Des mutations génétiques peuvent aussi être responsables de l’apparition de la maladie.
Tous ces facteurs peuvent aggraver la réponse immunitaire excessive visant l’organisme. 

Diagnostic de la maladie de Crohn

Le diagnostic repose d’abord sur l’analyse, par le médecin, des symptômes présents ainsi que de leurs durée et sévérité.
La coloscopie, parfois complétée par une gastroscopie, est l’examen de référence pour confirmer le diagnostic de la maladie de Crohn. Elle permet à la fois de voir l’intérieur du tube digestif, de détecter la présence de signes d’inflammation et d’ulcères, et de procéder à des biopsies pour confirmer le diagnostic.
D’autres examens sont nécessaires pour poser un diagnostic et évaluer la sévérité de la maladie :

  • une prise de sang ;
  • une culture des selles, notamment pour exclure une infection ;
  • un examen d’imagerie comme une IRM ou encore une capsule endoscopique (pour explorer l’étendue de la maladie dans le petit intestin).

Traitement de la maladie de Crohn

Les traitements disponibles ont pour objectif de maintenir la maladie en phase de rémission et de restaurer la meilleure qualité de vie possible. 
Les médicaments visent à diminuer l’inflammation et à réduire la réponse immunitaire excessive.
Certaines complications sévères de la maladie, comme la formation de fistules ou de sténoses (lire « Évolution et complications possibles »), peuvent être traitées par chirurgie. Lors de l’opération, le plus petit segment possible de l’appareil digestif enflammé où se trouve la fistule ou la sténose peut être retiré. Cette chirurgie est efficace, mais elle ne supprime pas la maladie et n’empêche pas non plus l’inflammation de persister ou de s’étendre à d’autres parties de l’intestin.
Pendant les phases de rémission, il est important qu’un traitement de maintien soit poursuivi afin d’éviter les rechutes. 

Évolution et complications possibles

La maladie de Crohn est une maladie qui évolue par phases. Si moins de trois mois de rémission s’écoulent entre deux poussées, les phases de rechute sont dites « précoces ». Elles sont qualifiées de « fréquentes » si elles se produisent plus de deux fois par an.
L’inflammation peut abîmer gravement certaines parties de l’intestin. Peuvent alors apparaître des fistules et des sténoses. Ces dernières, qui provoquent un épaississement de la paroi de l’intestin et donc le rétrécissement de la lumière intestinale, peuvent empêcher le passage des selles vers le rectum. Détectées tôt, les sténoses peuvent être soignées avec un traitement médical adapté. En revanche, à un stade plus avancé, cette complication grave nécessite une prise en charge chirurgicale.
Une prise en charge urgente est nécessaire en cas de perforation de l’intestin, qui peut entraîner une péritonite (inflammation aiguë du péritoine, provoquée par une diffusion de pus dans le ventre).
Enfin, les personnes souffrant d’une maladie de Crohn au niveau du gros intestin ont un risque plus grand que le reste de la population de développer un cancer du côlon* après quelques années. Un dépistage par coloscopie se révèle alors impératif. 

Prévention de la maladie de Crohn

Il n’existe pas encore de moyens pour prévenir l’apparition de la maladie de Crohn. En revanche, il est possible de mettre des actions en place afin de limiter au mieux la survenue des poussées. Parmi elles :

  • arrêter de fumer ;
  • surveiller son hygiène de vie (faite d’activité physique régulière et d’alimentation équilibrée) ;
  • repérer les aliments aux effets délétères ;
  • suivre assidûment le traitement prescrit, même si les symptômes ont totalement disparu (cela étant dû justement au traitement).

Quand contacter le médecin ?

Il est important de consulter son médecin en cas d’émission répétée de selles liquides et visqueuses, qui surviennent souvent aussi la nuit, et associées à des douleurs abdominales ou à d’autres symptômes (lire « Symptômes de la maladie de Crohn »).
Pour les personnes qui ont déjà reçu un diagnostic de maladie de Crohn, les signes qui doivent alerter sont des symptômes ou tout trouble qui sortent de l’ordinaire. 

Prise en charge à l’Hôpital de La Tour

L’Hôpital de La Tour héberge à Genève un centre de référence dans le suivi des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) : le Centre Crohn et Colite. Il s’agit du premier centre genevois dédié aux MICI.

Révision

Fiche revue sous la supervision de la Dre Restellini.

Le chiffre

En Suisse, 1 personne sur 200 est touchée par une MICI.

Le saviez-vous ?

Le diagnostic de la maladie de Crohn est en général posé chez le jeune adulte, entre 20 et 30 ans. Un quart des patients est diagnostiqué avant 18 ans.

Notre équipe:

Il est recommandé de consulter le(s) professionnel(s) de la santé suivant(s) :