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Orteils en griffe

Les orteils en griffe représentent une déformation progressive des articulations des orteils. Cette condition affecte le plus souvent les femmes à partir de 50 ans et constitue l’un des motifs les plus fréquents de consultation en chirurgie orthopédique du pied.

Il s’agit d’une pathologie chronique qui peut considérablement altérer la qualité de vie, en raison des douleurs, des troubles de l'appui et de la gêne au chaussage qu’elle entraîne. Au fil du temps, cette déformation peut devenir rigide, provoquant des lésions cutanées douloureuses.

Symptômes des orteils en griffe

Les symptômes varient selon le stade d’évolution de la déformation. Les orteils en griffe se manifestent le plus souvent par une gêne dans les chaussures. L’orteil se replie de façon anormale, ce qui provoque un frottement constant contre le dessus de la chaussure. Ce frottement peut entraîner l’apparition de cors ou de durillons (des épaississements douloureux de la peau) souvent au niveau de l’articulation du milieu de l’orteil ou à son extrémité.
Au début, la déformation reste souple : on peut redresser l’orteil avec les doigts. Mais avec le temps, l’orteil se fige dans une position courbée, ce qui rend les mouvements plus difficiles et accentue la douleur. Cette douleur est surtout ressentie en marchant, en se chaussant, ou après un effort prolongé.
Dans les cas avancés, l’orteil appuie de façon anormale sur le sol par son extrémité, ce qui peut provoquer des douleurs importantes sous le pied (métatarsalgies). On peut aussi observer des rougeurs, un gonflement, ou une difficulté à étirer ou à plier complètement l’orteil.
Chez les personnes diabétiques, ces lésions peuvent évoluer vers des plaies ou des infections, et nécessitent donc une attention particulière.

orteils en griffe

Causes des orteils en griffe

La déformation des orteils en griffe résulte d’un déséquilibre musculaire entre les muscles extrinsèques, puissants, et les muscles intrinsèques du pied, plus faibles. Ce déséquilibre altère l’harmonie des forces exercées sur les articulations digitales, favorisant ainsi la flexion des phalanges et l’extension de la métatarso-phalangienne. Ce mécanisme est souvent déclenché ou aggravé par des facteurs mécaniques tels que le port de chaussures étroites, rigides ou à talons hauts, qui forcent les orteils dans une posture anormale et prolongée.

Des pathologies associées comme l’hallux valgus, le pied creux, ou encore certaines maladies neurologiques ou inflammatoires chroniques, peuvent favoriser la survenue de cette déformation. La forme du pied, en particulier la morphologie de type "pied grec" (avec un deuxième orteil plus long que le premier), expose également à un risque accru.

Facteurs de risque des orteils en griffe

Certaines personnes présentent un terrain plus favorable au développement des orteils en griffe, en raison de caractéristiques anatomiques, de pathologies associées ou de leur mode de vie. Le sexe féminin constitue un facteur prédisposant reconnu. Les femmes sont en effet plus souvent concernées par cette pathologie, probablement en lien avec le port fréquent de chaussures étroites ou à talons hauts, qui augmentent les contraintes mécaniques sur les orteils. Le raccourcissement du premier métatarsien (index minus), le pied plat, ou encore des déformations associées particulièrement l’hallux valgus augmentent significativement le risque
L’âge est également un élément déterminant : le risque augmentant après 50 ans. Les antécédents familiaux semblent jouer un rôle non négligeable, tout comme la présence de pathologies systémiques telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le diabète, qui altèrent la fonction neuromusculaire ou l’intégrité articulaire. Enfin, certaines morphologies de pied, comme le pied creux ou le pied grec, exposent à un déséquilibre des forces sur l’avant-pied, favorisant ainsi la déformation.

Diagnostic des orteils en griffe

Le diagnostic des orteils en griffe repose essentiellement sur l’examen clinique, qui permet d’identifier les articulations concernées et d’évaluer la souplesse de la déformation. L’observation en charge (debout) et hors charge (assis ou allongé) est essentielle pour distinguer les formes souples, réductibles manuellement, des formes rigides.
Le médecin inspecte également la peau, à la recherche de cors, de callosités, de rougeurs ou de lésions. La palpation du pied, en particulier à la base des orteils, permet d’évaluer une éventuelle douleur à l’articulation métatarso-phalangienne, souvent associée à une instabilité articulaire. Celle-ci peut être confirmée par le test de Lachman modifié, qui consiste à mobiliser l’orteil vers le haut pour détecter une subluxation ou une laxité.
L’imagerie complète l’évaluation : une radiographie du pied en charge permet de visualiser l’alignement des articulations, de détecter une luxation, une arthrose ou des déformations osseuses. Dans certains cas, une échographie peut être utile pour visualiser les structures tendineuses ou le plateau plantaire.

Traitements des orteils en griffe

Le traitement dépend principalement du stade de la déformation et du niveau de gêne ressenti. Dans les formes débutantes et encore souples, une prise en charge conservatrice est privilégiée. Elle repose sur le port de chaussures adaptées, larges à l’avant-pied, à semelles souples et sans talon excessif. Des orthèses plantaires ou en silicone peuvent également soulager les appuis douloureux et corriger partiellement la posture de l’orteil.
Des soins réguliers chez un podologue, notamment pour retirer les cors ou durillons, permettent d’atténuer les douleurs. Parallèlement, des exercices de rééducation, comme le ramassage de petits objets avec les orteils ou les "towel curls", peuvent renforcer les muscles intrinsèques du pied et freiner l’évolution de la déformation.

Lorsque la douleur devient invalidante ou que la déformation est rigide, une intervention chirurgicale peut être proposée. La technique la plus classique est l’arthrodèse de l’articulation interphalangienne proximale, consistant à retirer le cartilage et à immobiliser l’articulation à l’aide d’une broche temporaire. Aujourd’hui, des alternatives mini-invasives, dites percutanées, permettent une correction efficace avec des incisions très limitées et souvent sans besoin de matériel implanté. Grâce à un traumatisme tissulaire minimal, la récupération est plus rapide.

Evolutions et complications possibles

L’évolution naturelle des orteils en griffe est marquée par une aggravation progressive des symptômes. Ce qui commence par une simple gêne à la marche ou au chaussage peut, en l’absence de traitement, aboutir à une déformation irréversible et douloureuse.
Au stade initial, la déformation est dite réductible : l’orteil peut être remis manuellement dans sa position naturelle. Mais avec le temps, les tendons raccourcis perdent leur élasticité, les articulations se raidissent et la griffe devient rigide. À ce stade, les douleurs s’intensifient, et la formation de cors, d’hyperkératoses ou de plaies devient fréquente. Ces lésions cutanées, lorsqu’elles sont mal surveillées, notamment chez les personnes diabétiques, peuvent évoluer vers des ulcères ou des infections sévères.
La complication articulaire la plus redoutée est la luxation métatarso-phalangienne, qui survient lorsque l’orteil est totalement déplacé de son axe. Cette situation provoque une instabilité mécanique majeure, responsable de métatarsalgies intenses, en raison de la surcharge sur la tête du métatarsien correspondant.

Quand contacter le médecin ?

La consultation médicale s’impose dès l’apparition d’une douleur au niveau des orteils ou d’une gêne persistante à la marche ou au chaussage. Un orteil qui commence à se replier anormalement, associé à une rougeur, une callosité douloureuse ou une difficulté à étendre complètement le doigt de pied, doit alerter.
Chez les personnes diabétiques, le moindre changement d’aspect cutané ou articulaire au niveau des orteils (plaie, ulcération, frottement) nécessite une évaluation rapide. Ce suivi est fondamental pour prévenir les complications infectieuses, fréquentes et parfois graves dans ce contexte.
La rigidité progressive de l’orteil, la présence de douleurs plantaires intenses ou une déformation visible sont également des indications à une prise en charge spécialisée, notamment chirurgicale si les traitements conservateurs sont inefficaces.

La prise en charge à l’Hôpital de La Tour

À l’Hôpital de La Tour, les orteils en griffe sont pris en charge par une équipe spécialisée en chirurgie du pied, en lien étroit avec les services de physiothérapie et de podologie. Chaque patient bénéficie d’un bilan complet et d’un traitement personnalisé, adapté à son niveau de gêne et à ses objectifs.
L’établissement dispose d’équipements de pointe pour le diagnostic et la chirurgie mini-invasive, dont la chirurgie percutanée, qui permet une récupération rapide avec un minimum de contraintes. L’accompagnement se poursuit après l’intervention avec des soins adaptés, une rééducation ciblée et un suivi attentif.

FAQ sur les orteils en griffe

Est-ce que les orteils en griffe peuvent se corriger naturellement ?
Dans les stades précoces et encore flexibles, certaines mesures comme le port de chaussures adaptées, des exercices et des orthèses peuvent ralentir l’évolution, mais une correction complète spontanée reste peu fréquente.

Le port de talons hauts est-il à éviter ?
Oui. Les talons hauts augmentent la pression à l’avant-pied, favorisent l’extension métatarso-phalangienne et la flexion des autres articulations, accélérant ainsi la formation des griffes d’orteils.

Peut-on continuer à pratiquer une activité physique avec des orteils en griffe ?
Oui, mais certaines adaptations sont nécessaires. Un avis spécialisé permet de proposer un chaussage adapté et des orthèses pour limiter les douleurs pendant l’effort.

Une opération est-elle toujours nécessaire ?
Non. Seules les formes rigides ou très douloureuses, non soulagées par les traitements conservateurs, justifient une intervention chirurgicale.

Quelle est la durée de récupération après une opération ?
Elle varie selon la technique utilisée. En chirurgie percutanée, le retour à une chaussure normale est souvent possible dès 2 à 3 semaines, contre 6 à 8 semaines en chirurgie ouverte.

Est-ce que la chirurgie est douloureuse ?
Les techniques modernes mini-invasives limitent considérablement les douleurs post-opératoires, avec une récupération plus rapide. Une prise en charge antidouleur efficace est toujours prévue.

Peut-on prévenir l’apparition des orteils en griffe avec des exercices ?
Des exercices de mobilisation et de renforcement musculaire peuvent aider à maintenir l’équilibre fonctionnel du pied, surtout en prévention ou aux premiers signes de déformation.

Le chiffre

20%. C’est la proportion estimée de la population générale concernée par une déformation des orteils, comme les orteils en griffe. Cette prévalence augmente significativement avec l’âge et touche plus fréquemment les femmes.

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Il est recommandé de consulter le(s) professionnel(s) de la santé suivant(s) :