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Scoliose

La scoliose est une pathologie déformante caractérisée par une déviation latérale de la colonne vertébrale (sur une radiographie de face) qui peut apparaître dès l’enfance ou l’adolescence mais peut également se manifester à l’âge adulte, sous forme dégénérative. Cette déviation s’accompagne souvent d’une torsion des vertèbres, entraînant une déformation en trois dimensions de l’axe rachidien et donnant à la colonne une forme en « S ».

La forme la plus fréquente, appelée scoliose idiopathique de l’adolescent, concerne principalement les filles entre 10 et 13 ans, les garçons entre 13 et 15 ans. La scoliose est diagnostiquée lorsqu’un angle de Cobb supérieur à 10 degrés (mesuré entre les vertèbres les plus inclinées) est observé sur les radiographies de face. Si elle est parfois silencieuse, cette pathologie peut évoluer et entraîner des douleurs dorsales, des troubles posturaux et, dans les cas les plus graves, une gêne respiratoire.

Symptômes de la scoliose

Chez l’enfant

Les signes cliniques de la scoliose sont fréquemment subtils au début et ne sont pas toujours associés à des douleurs. Ce sont souvent les parents, les enseignants ou les professionnels de santé scolaire qui notent une asymétrie du tronc. Les manifestations les plus courantes incluent :

  • des épaules désalignées, dont l’une semble plus haute que l’autre ;
  • une proéminence d’un omoplate ou une taille asymétrique ;
  • un flanc ou une hanche plus saillant(e) ;
  • une inclinaison générale du tronc vers un côté ;
  • des côtes proéminentes d’un seul côté lors de la flexion antérieure du tronc.

Chez l’adulte

Chez l’adulte ou en cas de scoliose évolutive, des douleurs dorso-lombaires chroniques, des douleurs liées à un rétrécissement du canal lombaire, une gêne respiratoire ou des troubles posturaux peuvent apparaître.

Causes de la scoliose

La cause la plus fréquente de scoliose est dite idiopathique, c’est-à-dire sans origine clairement identifiée. Ce type représente environ 8 cas sur 10, et concerne majoritairement les enfants et adolescents. Les recherches suggèrent toutefois une composante génétique probable, des antécédents familiaux étant souvent rapportés.
Les autres formes incluent :

  • la scoliose dégénérative, observée chez l’adulte, souvent secondaire à une arthrose ou à une ostéoporose avancée ;
  • la scoliose congénitale, liée à une malformation vertébrale présente dès la naissance ;
  • la scoliose neuromusculaire, résultant de troubles affectant les muscles ou le système nerveux (comme la paralysie cérébrale ou la dystrophie musculaire).

Facteurs de risque de la scoliose idiopathique

Bien que la scoliose idiopathique soit sans cause identifiable, plusieurs facteurs peuvent augmenter la probabilité de son apparition. Le facteur le plus reconnu est l’hérédité : une histoire familiale de scoliose accroît le risque de développer cette affection, notamment chez les filles.
L’apparition durant la croissance, notamment à l’adolescence, représente une période critique, car l’augmentation rapide de la taille peut aggraver la courbure vertébrale. De manière générale, les filles sont plus à risque que les garçons de voir une scoliose idiopathique progresser.
Par ailleurs, certaines pathologies neurologiques ou musculaires (comme la paralysie cérébrale, la dystrophie musculaire ou le spina bifida) prédisposent à des formes de scoliose dites « neuromusculaires ».

Diagnostic de la scoliose

Le diagnostic de la scoliose nécessite une analyse clinique approfondie et à des examens d’imagerie. Il débute souvent par un dépistage visuel, où une asymétrie du tronc ou une proéminence costale peut être détectée lors du test d’Adam (la personne se penche en avant, en position debout).
Le médecin procède ensuite à un examen physique détaillé, accompagné d’une anamnèse médicale et familiale. L’imagerie médicale constitue l’élément central du diagnostic, en particulier la radiographie colonne totale à bas rayonnement (EOS), qui permet de mesurer l’angle de Cobb et de confirmer la présence d’une scoliose (angle > 10°).
D’autres examens peuvent être envisagés en cas de scoliose atypique, comme une IRM pour détecter une malformation congénitale, ou un scanner (CT) pour mieux visualiser les structures osseuses en cas de doute.

Traitements de la scoliose

Traitements chez l’enfant

Le traitement pédiatrique dépend de plusieurs paramètres : âge de l’enfant, sévérité de la courbure, et potentiel de croissance restant. Lorsqu’il s’agit d’une scoliose légère, la surveillance active est souvent suffisante, avec des examens réguliers pour suivre l’évolution de la courbure.
Dans les cas modérés, le port d’un corset orthopédique peut être prescrit. Ce dispositif, vise à limiter l’aggravation de la déviation durant la croissance, sans corriger la courbure existante.
Dans de très rares cas, notamment lorsque la scoliose est sévère (généralement > 50°) et progresse rapidement malgré le corset, une évaluation spécialisée en orthopédie pédiatrique peut être envisagée. Ces situations sont exceptionnelles et sont prises en charge dans les hôpitaux universitaires disposant d’une expertise chirurgicale pédiatrique. 

Traitements chez l’adulte

Chez l’adulte, la stratégie thérapeutique varie selon la sévérité de la courbure et la présence de symptômes. Les scolioses peu symptomatiques ou modérées peuvent être prises en charge de manière conservatrice par des médicaments antalgiques, kinésithérapie, ou infiltrations rachidiennes pour soulager la douleur. À l’Hôpital de La Tour, la Clinique de la douleur joue un rôle central dans cette approche conservatrice. Cette approche permet de stabiliser la symptomatologie, de réduire l’inflammation locale et d’optimiser les capacités fonctionnelles sans recourir immédiatement à une solution invasive. Lorsque la scoliose entraîne une douleur importante, une atteinte neurologique (symptôme de canal lombaire étroit souvent) ou une gêne fonctionnelle majeure (difficultés à la marche dû à des dorso-lombalgies), des traitements plus invasifs comme une chirurgie correctrice peut être envisagée. Celle-ci est plus complexe chez l’adulte en raison des modifications dégénératives du rachis et des risques liés à l’intervention. Elle vise à stabiliser, redresser partiellement la colonne, et soulager la compression des nerfs rachidiens.

Chirurgie de la scoliose : quelles options ?

Lorsque les traitements conservateurs ne permettent pas de contrôler la progression de la courbure, plusieurs approches chirurgicales peuvent être envisagées. Ces interventions visent soit à stabiliser la colonne vertébrale, soit à corriger la courbure tout en préservant, lorsque cela est possible, une certaine mobilité.
Lorsque la douleur devient invalidante ou qu’une compression nerveuse est identifiée (par exemple un canal lombaire étroit), une approche chirurgicale ciblée et mini-invasive peut être envisagée. Ces traitements focaux par endoscopie sont indiqués en particulier pour des gestes de décompression radiculaire (nerfs dans le canal rachidien lombaire). Cette approche permet de soulager efficacement les douleurs irradiantes des membres inférieurs sans déranger l’ensemble de la colonne vertébrale.
Dans des cas plus complexes, notamment en présence d’une instabilité vertébrale ou d’une courbure sévère, une spondylodèse (fusion vertébrale) peut être indiquée.

La fusion vertébrale (spondylodèse)

Il s’agit de la technique chirurgicale la plus ancienne et la plus répandue pour les scolioses sévères. La spondylodèse consiste à fusionner plusieurs vertèbres entre elles à l’aide de tiges métalliques, de vis et de greffons osseux. L’objectif est de stabiliser durablement la colonne vertébrale, d’empêcher la progression de la courbure et de corriger partiellement la déformation existante.
Cette technique est très efficace, mais elle supprime la mobilité dans la zone opérée. Elle est le plus souvent pratiquée à la fin de la croissance osseuse, ou chez l’adulte lorsque la scoliose est douloureuse ou neurologiquement compromettante.

Évolutions et complications possibles

La scoliose évolue de manière variable selon l’âge, l’origine de la courbure et le potentiel de croissance. Chez l’enfant et l’adolescent, les courbures modérées à sévères peuvent s’aggraver rapidement, surtout durant les pics de croissance. En l’absence de traitement, certaines scolioses peuvent atteindre un stade invalidant.
Chez l’adulte, la progression est généralement plus lente mais continue. Les formes dégénératives peuvent entraîner des douleurs lombaires chroniques, une raideur, et une perte d’équilibre postural.
Parmi les complications notables, on retrouve :

  • des troubles respiratoires en cas de compression thoracique ;
  • des douleurs dorsales persistantes, parfois invalidantes à l’âge adulte ;
  • des altérations esthétiques notables (déséquilibres du tronc, épaules ou hanches asymétriques) ;
  • un impact psychologique, notamment chez les adolescents confrontés à une image corporelle déformée.

Dans les cas graves, une scoliose non traitée peut également affecter la capacité pulmonaire et réduire la tolérance à l’effort.

Quand contacter le médecin ?

A l’Hôpital de La Tour, chez les adolescents à partir de 14 ans, une consultation médicale peut être indiquée lorsqu’une scoliose est documentée radiologiquement et que sa progression est objectivée par la comparaison d’images prises à distance. Une surveillance régulière permet alors d’évaluer la stabilité ou l’évolution de la courbure.
Chez l’adulte, la scoliose se manifeste le plus souvent par des symptômes fonctionnels, qui doivent amener à consulter un spécialiste :

  • Douleurs lombaires chroniques ou irradiantes, souvent liées à un déséquilibre biomécanique.
  • Troubles de la marche, pouvant indiquer un canal lombaire étroit, fréquent dans les scolioses dégénératives.
  • Déséquilibre postural avec inclinaison progressive du tronc vers l’avant (déséquilibre sagittal) ou sur le côté (déséquilibre coronal).
  • Fatigue à la station debout, gêne à la marche prolongée, ou limitation des activités quotidiennes.

Ces symptômes peuvent être révélateurs d’une scoliose évoluée, d’un déséquilibre biomécanique ou d’une sténose rachidienne. Une évaluation en consultation spécialisée permet d'établir un diagnostic précis et de proposer une stratégie thérapeutique adaptée, prioritairement conservatrice..
Un suivi médical est également conseillé pour toute personne ayant un antécédent familial de scoliose, ou ayant été diagnostiquée dans l’enfance sans traitement ultérieur

La prise en charge à l’Hôpital de La Tour

À l’Hôpital de La Tour, la scoliose fait l’objet d’une approche rigoureuse et personnalisée. Les patients bénéficient de l’expertise de spécialistes en orthopédie, en radiologie, en antalgie interventionnelle et en rééducation fonctionnelle. L’établissement dispose d’un plateau technique de pointe permettant une prise en charge complète, du diagnostic au suivi post-opératoire.

FAQ sur la scoliose

Quelle est la forme de scoliose la plus répandue ?
La cause la plus fréquente est idiopathique, à savoir sans origine identifiable, elle représente plus de 80 % des cas.

La scoliose est-elle douloureuse ?
Chez l’enfant, elle est souvent indolore. Chez l’adulte, elle peut provoquer des douleurs dorsales chroniques, notamment en cas de dégénérescence rachidienne.

Peut-on corriger la scoliose avec de l’exercice physique ?
L’exercice ne corrige pas la courbure, mais contribue à améliorer la posture et le confort musculaire.

Le corset peut-il guérir la scoliose ?
Non. Il permet de freiner la progression de la courbure, sans la corriger totalement. Il n’est indiqué que chez l’enfant et adolescent.

Quand une intervention chirurgicale est-elle envisagée ?
Lorsque la courbure dépasse 45 à 50 degrés ou qu’elle progresse rapidement malgré le corset. Dans les symptômes de canal lombaire étroit ou lombalgies invalidantes chez l’adulte.

Existe-t-il des formes héréditaires de scoliose ?
Oui. La scoliose idiopathique présente souvent un caractère familial.

Comment détecter une scoliose chez l’enfant ?
Un simple test de flexion du tronc vers l’avant permet d’observer une éventuelle asymétrie du dos.

La scoliose peut-elle s’aggraver à l’âge adulte ?
Oui, notamment chez les patients présentant des formes non traitées dans l’enfance ou des scolioses dégénératives.

Le saviez-vous ?

Bien que la scoliose soit souvent silencieuse, elle peut entraîner des troubles respiratoires chez l’adolescent lorsque la courbure thoracique dépasse 70 degrés. Cette déformation réduit l’amplitude de mouvement de la cage thoracique, rendant la respiration plus difficile.

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