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Pathologies mammaires bénignes : comprendre les anomalies

La découverte d’une boule dans le sein, d’un nodule mammaire ou d’un écoulement inhabituel peut rapidement susciter des inquiétudes. Pourtant, dans une grande majorité des cas, ces anomalies mammaires sont d’origine bénigne et ne sont pas synonymes de cancer. Toutefois, toute modification mammaire visible ou palpable – boule, changement de texture, douleur localisée ou écoulement – doit faire l’objet d’une consultation médicale. Seul un examen clinique et d’imagerie adapté peut poser un diagnostic précis et rassurer ou orienter vers une prise en charge appropriée.

À Genève, en l’absence de facteurs de risque spécifiques, le programme de dépistage du cancer du sein recommande une mammographie tous les deux ans pour les femmes âgées de 50 à 74 ans. Ce dépistage reste un outil majeur pour identifier les lésions suspectes à un stade précoce.

Le lexique ci-dessous présente les pathologies mammaires les plus courantes, souvent bénignes, afin d’aider à mieux comprendre leur nature et leur évolution.

Pathologies mammaires liées à l’allaitement

Certaines affections sont spécifiquement associées à la grossesse et à la période d’allaitement. Bien que souvent impressionnantes, elles sont dans la majorité des cas facilement prises en charge.

Abcès mammaire

Un abcès mammaire est une accumulation de pus liée à une infection bactérienne de la glande mammaire. Il se manifeste par une masse douloureuse, une rougeur, une sensation de chaleur et parfois de la fièvre. Parfois, du pus peut s'écouler du mamelon ou à travers la peau. Cette complication survient le plus souvent après une mastite, touchant environ 5 à 10 % des femmes allaitantes.
Les abcès chez les femmes allaitantes (abcès puerpéraux) sont habituellement unilatéraux et se localisent en profondeur dans la glande mammaire. Parmi les principaux facteurs de risque figurent l'engorgement, un mauvais drainage du lait ou des lésions au niveau du mamelon (comme des crevasses).

  • Diagnostic : échographie mammaire
  • Traitement : ponction guidée par échographie + antibiotiques
  • Allaitement : souvent poursuivi, sauf si l’infection est sévère

Un bon drainage du lait, un allaitement régulier ou l’utilisation modérée d’un tire-lait contribuent à éviter l’engorgement et favorisent la guérison.

Canal lactifère bloqué

Un canal bloqué survient lorsqu’un canal lactifère se bouche, provoquant une bosse douloureuse ou un durcissement localisé, parfois accompagné de rougeur et/ou de chaleur. C’est un problème fréquent chez les femmes allaitantes, particulièrement lors des premières semaines. Les causes les plus fréquentes sont un sein mal vidé, une prise incorrecte, un sevrage brutal ou une pression sur la poitrine.
Recommandations pour débloquer un canal :

  • Application de chaleur et massage avant la tétée. Cette méthode peut être efficace avant une tétée, car elle aide à assouplir le sein et à favoriser l’éjection du lait.
  • Vidange complète du sein (tétée ou tire-lait)
  • Ajustement de la position d’allaitement

Ce phénomène se résout généralement rapidement lorsqu’il est pris en charge précocement.

Syndrome du « canal rouillé »

Pendant la grossesse ou les premiers jours post-partum, il est possible d’observer une coloration rosée ou brunâtre du lait maternel. Ce phénomène bénin, dû à une augmentation de la vascularisation et à de microlésions des canaux lactifères, est appelé syndrome du canal rouillé. Ce phénomène est généralement bilatéral et survient dans les premiers jours suivant l’accouchement, disparaissant spontanément dans les 7 à 10 jours post-partum. Si ce n'est pas le cas, il est conseillé de consulter un spécialiste. L’allaitement peut être poursuivi sans risque pour le nourrisson.
Dans de rares cas, une fissure intra-canalaire due à une mauvaise prise du sein par le nourrisson ou à une irritation mécanique du mamelon peut également provoquer une légère hémorragie localisée.
En dehors de la grossesse et de l’allaitement, tout écoulement mamelonnaire sanglant doit faire l’objet d’une évaluation médicale complète.

Engorgement mammaire

L’engorgement mammaire correspond à une accumulation excessive de lait dans les seins, entraînant gonflement, tension et douleur. Cette affection, fréquente au début de l’allaitement, peut être soulagée par :

  • Allaitement fréquent et régulier
  • Massage doux du sein
  • Application de compresses tièdes avant la tétée

En cas de fièvre ou de signes infectieux, une consultation médicale est nécessaire pour prévenir les complications comme la mastite.

Autres pathologies mammaires bénignes

De nombreuses lésions mammaires bénignes peuvent survenir indépendamment de l’allaitement. Certaines sont hormonodépendantes, d’autres liées à des altérations des tissus glandulaires ou conjonctifs.

Changements fibrokystiques et nodules fibrokystiques

Les changements fibrokystiques sont une des causes les plus fréquentes de douleurs mammaires chez la femme en âge de procréer. Il s’agit d’une évolution normale des seins liée aux fluctuations hormonales. Ils se traduisent par :

  • Une texture granuleuse ou bosselée
  • Une douleur ou sensibilité mammaire variable selon le cycle menstruel
  • Une nodularité diffuse ou localisée

Ces changements sont souvent bilatéraux et symétriques, avec une prédominance dans la partie externe supérieure des seins. À la palpation, on peut percevoir des zones plus denses ou irrégulières.

Les nodules fibrokystiques sont de petites masses rondes, mobiles et souvent douloureuses, surtout dans la seconde moitié du cycle. Ils peuvent contenir des microkystes, du tissu fibreux, ou correspondre à des zones de densité accrue. Ces nodules sont fréquemment bénins.

Kystes mammaires

Les kystes mammaires sont des poches remplies de liquide situées dans les glandes mammaires, surtout entre 30 et 50 ans. Ils sont souvent bénins et liés aux changements hormonaux.

Bien que les kystes mammaires ne soient généralement pas liés à un risque accru de cancer du sein, il est important de consulter un médecin pour obtenir un diagnostic précis. En règle générale, une échographie ou une mammographie seront recommandées. Si nécessaire, une biopsie peut être réalisée pour écarter tout doute.
Le traitement dépendra de la gêne occasionnée. Dans la plupart des cas, les kystes mammaires ne nécessitent aucun traitement médical et se résorbent spontanément. Toutefois, en cas de douleur ou d'inconfort, un traitement peut être envisagé, et une aspiration du kyste pourra être réalisée, ce qui entraîne généralement sa disparition. La chirurgie n'est généralement pas nécessaire.

Adénofibrome (fibroadénome)

L’adénofibrome est une tumeur bénigne fréquente chez les femmes de moins de 35 ans. Elle se présente comme une boule lisse, mobile et indolore. L’adénofibrome apparaît généralement de manière isolée et affecte un seul sein. Lorsqu'il y a plus de cinq tumeurs, on parle alors de polyadénomatose mammaire. Elle peut régresser spontanément, surtout à la ménopause quand il n’y a plus de stimulation hormonale. Une excision chirurgicale peut être envisagée si elle devient volumineuse ou gênante.

Adénose mammaire

L’adénose est une affection bénigne caractérisée par une prolifération des lobules mammaires. Souvent asymptomatique, elle est découverte fortuitement lors d’une mammographie de dépistage ou d’un examen histologique.
La forme simple ne nécessite aucune intervention. En revanche, l’adénose sclérosante, où les lobules sont entourés de tissu cicatriciel, est associée à un risque légèrement accru de cancer du sein.
Une surveillance renforcée est alors recommandée, avec un suivi régulier par imagerie.

Lipome mammaire

Le lipome est une tumeur bénigne constituée de tissu adipeux. Bien que les lipomes soient plus fréquents ailleurs sur le corps, ils peuvent occasionnellement apparaître dans le sein.
Ils se présentent sous forme de masses molles, mobiles et indolores, à croissance lente. Généralement situés en surface et rarement problématique, ils peuvent être retirés si leur taille entraîne une gêne esthétique ou fonctionnelle.

Hamartome mammaire

L’hamartome, aussi appelé adénofibrolipome, est une tumeur mammaire rare, bien circonscrite et bénigne. Elle associe tissu glandulaire, fibreux et graisseux.
Souvent découverte fortuitement lors d’une mammographie, elle peut atteindre plusieurs centimètres de diamètre. Bien que bénigne, elle peut provoquer une gêne si elle devient volumineuse.
Traitement : consiste généralement en une simple surveillance, une chirurgie étant envisagée uniquement en cas de gêne ou de croissance. Les complications sont rares, dans moins de 2 % des cas, un hamartome peut évoluer en tumeur cancéreuse.

Papillome intracanalaire

Le papillome intracanalaire est une petite tumeur bénigne, semblable à une verrue, qui se développe dans les canaux galactophores du sein (les canaux de lactation qui transportent le lait vers le mamelon). Il concerne surtout les femmes de 30 à 50 ans et représente moins de 10 % des masses mammaires bénignes.
Le symptôme le plus fréquent est un écoulement mamelonnaire clair ou sanguinolent, souvent unilatéral. Parfois, une petite masse granuleuse peut être ressentie à la palpation près du mamelon.
Diagnostic : échographie, galactographie ou biopsie.
Traitement : exérèse chirurgicale recommandée en raison d’un risque faible mais existant de transformation maligne, suivie d’une surveillance annuelle pendant cinq ans.

Tumeur phyllode

La tumeur phyllode est une tumeur rare du tissu conjonctif mammaire, représentant moins de 1 % des tumeurs du sein. Elle apparaît le plus souvent chez les femmes de 40 à 50 ans, mais peut survenir à tout âge.
Elle se caractérise par une croissance rapide, parfois impressionnante, et une masse ferme, bosselée. La majorité sont bénignes, mais 10 % présentent un potentiel malin.
Traitement : intervention chirurgicale avec marges larges pour éviter les récidives. Une radiothérapie peut être envisagée dans certains cas.

Nécrose graisseuse

La nécrose graisseuse, ou cytostéatonécrose, résulte d’un traumatisme du sein (choc, chirurgie, radiothérapie) ou apparaît spontanément. Elle touche plus souvent les femmes ayant une forte poitrine ou en surpoids.
Elle se manifeste par une masse ferme, indolore, parfois accompagnée d’une rougeur légère. Elle peut imiter un cancer à l’imagerie, mais la biopsie confirme sa nature bénigne.
Elle guérit spontanément dans la majorité des cas. Un drainage ou une chirurgie sont rarement nécessaires.

Prévention et dépistage : un rôle essentiel

Même si la majorité des pathologies mammaires sont bénignes, il est crucial de ne pas négliger les signaux d’alerte. Consulter rapidement permet d’obtenir un diagnostic fiable et d’adapter la prise en charge si nécessaire.

Quand consulter :

  • Apparition d’une boule ou d’un nodule au sein
  • Écoulement mamelonnaire inhabituel
  • Douleur persistante
  • Rougeur ou modification de la peau du sein
  • Changements dans la forme ou la texture d’un sein

Dépistage à Genève :

  • Mammographie tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans sans facteur de risque particulier
  • Surveillance personnalisée pour les femmes à risque élevé

La plupart des masses mammaires sont non cancéreuses. Un diagnostic précoce et un suivi adapté restent les meilleures garanties de prise en charge efficace et rassurante.

 

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