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Pré-éclampsie : comprendre, prévenir et agir – Paroles de spécialistes et de patientes

Publié le 20.05.25
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Chaque année, le 22 mai, la Journée mondiale de la pré-éclampsie rappelle l’urgence d’une meilleure sensibilisation à cette maladie hypertensive grave de la grossesse. Encore méconnue, elle représente pourtant la deuxième cause de mortalité maternelle dans le monde et touche près de 3 à 5 % des grossesses.

A l’occasion de cette journée de sensibilisation, l’Hôpital de La Tour donne la parole à ses spécialistes dans un podcast inédit, pour aider les futures mamans et les professionnels de santé à mieux comprendre cette pathologie complexe, ses symptômes, ses facteurs de risque et les moyens de la prévenir.

Qu’est-ce que la pré-éclampsie ?

La pré-éclampsie est une maladie qui survient au cours de la grossesse, se manifestant le plus souvent au troisième trimestre, mais pouvant aussi apparaître dès la 20e semaine ou même en post-partum. Elle se caractérise par une hypertension artérielle associée, ou non, à des signes de souffrance d’organes maternels (reins, foie, cerveau) ou à un ralentissement de la croissance du fœtus. En cause, un défaut d’implantation du placenta en début de grossesse, qui gêne sa vascularisation et entraîne une hypo-perfusion du placenta. Celui-ci libère alors dans le sang maternel des substances toxiques susceptibles d’altérer les vaisseaux sanguins.

Ce dysfonctionnement peut avoir des conséquences graves pour la mère (hypertension sévère, hémorragie cérébrale, atteinte des reins ou du foie, convulsions dans les cas d’éclampsie) et pour le bébé (retard de croissance intra-utérin, prématurité, voire décès in utero). Le seul traitement définitif reste l’accouchement. Toutefois, une prise en charge adaptée peut prolonger la grossesse et améliorer le pronostic maternel et fœtal.
Les symptômes sont variés : maux de tête, troubles visuels (taches, flous, flashs), bourdonnements d’oreilles, douleurs abdominales, gonflement des mains, des pieds ou du visage. Ces signes doivent alerter et conduire à une consultation rapide.

Lire la fiche pathologie pour en savoir plus  

Une maladie à mieux connaître — Parole aux spécialistes

Dans un podcast réalisé à l’occasion de la Journée mondiale de la pré-éclampsie, les expertes de l’Hôpital de La Tour apportent leur éclairage sur les multiples facettes de cette pathologie.
Dre Nicole Jastrow-Meyer, spécialiste en gynécologie et obstétrique et en médecine fœto-maternelle, décrit le mécanisme de la maladie : « Dans une grossesse normale, les vaisseaux utérins se dilatent pour permettre une bonne irrigation du placenta. Dans la pré-éclampsie, ce processus se déroule mal, entraînant une perfusion insuffisante, un relargage de substances toxiques dans la circulation maternelle et une atteinte de plusieurs organes. »
Grace Bahouka, sage-femme, rappelle les signes d’alerte : « Maux de tête persistants, troubles de la vue, douleurs gastriques et oedèmes inhabituels doivent inciter à consulter. Le diagnostic repose sur l’apparition d’une tension artérielle élevée (supérieure à 140/90 mmHg) et la présence de protéines dans les urines. »
Dre Agnès Ditisheim, médecin interniste et cofondatrice du Centre de médecine fœto-maternelle, précise : « Les femmes à risque incluent celles en première grossesse, souffrant d’hypertension, de diabète, d’obésité de maladies auto-immunes (comme le lupus) de grossesse gémellaire ou ayant recours à la PMA. Le dépistage au 1er trimestre et l’aspirine à faible dose permettent une réelle prévention. » 

Mieux comprendre la pré-éclampsie, c’est mieux la prévenir, la diagnostiquer et la prendre en charge. Un message clair, porté avec expertise et engagement par les professionnels de l’Hôpital de La Tour. 

Pour aller plus loin, découvrez les explications complètes de nos spécialistes dans ce podcast réalisé à l’occasion de la Journée mondiale de la pré-éclampsie. Une discussion enrichissante pour mieux comprendre les enjeux de cette maladie et les outils à notre disposition pour en réduire les risques.

Elles ont vécu la pré-éclampsie : cinq témoignages poignants

« Ma grossesse semblait parfaite, jusqu'à ce que ma sage-femme découvre une tension trop élevée à la fin de mon 2ème trimestre. En quelques heures, tout a basculé : pré-éclampsie sévère, hospitalisation, césarienne en urgence. Mon fils est né à 30 semaines, pesait 1kg250. Un an après, nous allons bien. J'aurais dû écouter mon instinct et poser plus de questions. » Laura

« J'ai eu plusieurs signes au 3ème trimestre, mais mes analyses étaient rassurantes. Ce n'est qu'à l'accouchement, à 38 semaines, qu'on a détecté une pré-éclampsie sévère. J'ai ensuite appris que j'avais fait un syndrome HELLP. Aujourd'hui, ma fille et moi allons bien, mais je conseille aux mamans d'être attentives à leur corps. » Marguerite

« Je suis soignante à Genève. J'ai perdu mon fils Alessandro à 33 semaines de grossesse, suite à une éclampsie foudroyante. Ce deuil périnatal est encore trop tabou. Il faut en parler, pour soutenir les femmes qui vivent ces épreuves. » Aude

« J’aimerais transmettre trois messages essentiels. Toutes les femmes enceintes devraient être informées des symptômes de la pré-éclampsie, et consulter immédiatement si l’un d’eux apparaît. Il faut aussi prendre conscience que cette maladie peut mettre en péril la vie de la mère et de son bébé. Enfin, après une pré-éclampsie, un suivi cardiovasculaire et néphrologique doit être mis en place pour le long terme. » Marine

« À cinq mois, j’étais gonflée de partout, essoufflée, je voyais des mouches… mais je pensais que c’était normal. Mon mari m’a poussée à appeler les secours quand je ne parlais plus de façon cohérente. Verdict : pré-éclampsie sévère, accouchement d’urgence. Mon fils est en bonne santé aujourd’hui, mais je n’oublierai jamais le choc. Pour ma prochaine grossesse, je lirai toutes les brochures, je suivrai les recommandations, et je n’ignorerai plus les signaux. » Laurie

 

Une prise en charge spécialisée à l’Hôpital de La Tour

L’Hôpital de La Tour dispose d’une structure de soins dédiée à la grossesse à risque, avec un Centre de médecine fœto-maternelle (MFM), une maternité et une équipe multidisciplinaire formée pour réagir rapidement et efficacement. En cas de pré-éclampsie, chaque décision est prise en concertation entre obstétriciens, internistes, anesthésistes, sages-femmes et néonatologues.
L’établissement propose aussi un programme Sport et Grossesse, encadré par des physiothérapeutes et des coachs santé, pour favoriser une activité physique adaptée, élément clé de la prévention.

Quand faut-il consulter ? Les signes d’alerte à connaître

Il est essentiel de connaître les symptômes évocateurs d’une pré-éclampsie afin de consulter rapidement :

  • Maux de tête persistants
  • Troubles de la vision (taches, flashs lumineux)
  • Douleurs à l’estomac ou au foie
  • Bourdonnements d’oreilles
  • Oedèmes du visage, des mains ou des pieds
  • Prise de poids rapide inexpliquée

Un simple contrôle de la tension artérielle et une analyse d’urine peuvent permettre un diagnostic précoce. Le dépistage du 1er trimestre, aujourd’hui intégré à la pratique à l’Hôpital de La Tour, permet d’identifier les femmes à risque et d’agir en amont.
Les patientes suivies à La Tour bénéficient d’un accompagnement complet, avant, pendant et après la grossesse.